Pendant que d’autres présidents consacraient leur voyage en avion à réviser leurs dossiers et à peaufiner leurs discours, Bassirou Diomaye Faye préférait afficher une partie de Scrabble, comme un “Messi de la diplomatie” qui n’aurait pas besoin de s’entraîner.
La suite a révélé l’illusion puisque arrivé devant la Tribune des Nations Unies, il s’est présenté sans son discours, contraint de marquer un temps d’arrêt pour attendre qu’on le lui apporte.
Les sciences de la performance montrent que les leaders efficaces procèdent toujours à un dernier contrôle eux-mêmes, surtout pour des moments symboliques. On ne monte pas à la Tribune des Nations Unies sans s’assurer que son outil central, à savoir le discours, est physiquement présent.
En négligeant ce réflexe élémentaire, pourtant maîtrisé par ses pairs, le Président Bassirou Diomaye Faye n’a pas seulement commis un impair protocolaire. Il a aussi exposé la Nation à une image de légèreté au moment le plus solennel de sa représentation internationale.
Le jeu peut réduire le stress mais il ne saurait remplacer la discipline et la rigueur de la préparation.
Ce n’était pas le Scrabble qui était en cause mais la hiérarchie des priorités. Dans un pays en crise, s’afficher dans le loisir puis faillir à la Tribune des Nations Unies, l’instant solennel de la représentation internationale, révèle une contradiction qui dépasse le jeu.
Elle interroge l’art de gouverner.
C’est une incohérence grave entre communication, préparation et exigence diplomatique.
Thierno Bocoum
Président AGIR-LES LEADERS
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