6:26 pm - 20 octobre, 2025

Le Pr Moussa Diaw, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a livré une lecture sans détour de la situation politique de l’ancien président Macky Sall, désormais visé par une demande de mise en accusation. Invité du Grand Jury sur la RFM, il estime que les difficultés auxquelles l’ex-chef de l’État est confronté “sont en rapport avec sa propre posture politique”.

“Vous savez, le nouveau gouvernement doit gérer un héritage lourd laissé par Macky Sall, un héritage directement mis à l’épreuve par des initiatives judiciaires le visant lui-même”, a-t-il observé.

Selon lui, cette demande de mise en accusation “n’est pas tombée du ciel”, mais s’explique par les méthodes politiques adoptées durant sa présidence.

“Macky Sall aurait pu adopter une neutralité, comme l’ont fait d’autres anciens chefs d’État. Mais il a choisi de continuer à manœuvrer politiquement, d’entretenir des réseaux et d’influencer la scène nationale et internationale”, souligne-t-il.

Le politologue considère que “cette volonté de garder la main sur le jeu politique” a fini par se retourner contre l’ancien président.

“Il est aujourd’hui rattrapé par des pratiques qu’il a lui-même installées : éliminer ses adversaires, emprisonner les opposants et verrouiller le champ politique”, rappelle le chercheur, estimant que “ces pratiques à l’africaine sont désormais dépassées”.

“La démocratie, c’est la contradiction, pas la persécution”

Pour le Pr Moussa Diaw, la démocratie sénégalaise doit désormais s’affranchir de ces logiques d’exclusion et de revanche.

“La démocratie, c’est accepter la contradiction, c’est le débat d’idées et la compétition loyale sur des projets de société, pas la persécution de ceux qui ne pensent pas comme vous”, insiste-t-il.

Il appelle à un retour à une vie politique saine, fondée sur le débat programmatique plutôt que sur les attaques personnelles.

Et de conclure :

“Personne ne doit empêcher Macky Sall de s’exprimer, mais il doit le faire dans le respect des valeurs démocratiques et des institutions. L’ancien président doit accepter le revers du pouvoir et éviter toute tentation de revanche.”

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