7:09 pm - 23 octobre, 2025

Le professeur Moussa Diaw, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a salué la portée du Livre blanc sur le massacre des Tirailleurs de Thiaroye. Il estime que cette initiative portée par le président Bassirou Diomaye Faye est « à la fois un acte mémoriel et diplomatique », symbolisant la volonté du Sénégal de faire la lumière sur une tragédie historique longtemps occultée.

Le professeur Moussa Diaw, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, salue la portée du Livre blanc sur le massacre des Tirailleurs sénégalais de Thiaroye, récemment évoqué par le président Bassirou Diomaye Faye, qu’il qualifie d’« acte à la fois mémoriel et diplomatique ».

Selon lui, cette initiative traduit « la recherche de vérité sur ce qui s’est réellement passé » tout en marquant « le respect de la dimension humaine de cette tragédie ». Le chercheur estime que le Sénégal veut « manifester la vérité » et « assumer la restauration d’une mémoire longtemps occultée ».

Moussa Diaw souligne que la démarche du chef de l’État « exprime certaines déceptions vis-à-vis de la coopération française », notamment sur l’accès aux archives. « Il y a des difficultés d’accès à un certain nombre de ressources documentaires, la France n’ayant pas mis à la disposition du Sénégal toutes les archives », regrette-t-il.

Faisant le parallèle avec le cas algérien, il rappelle que « la France avait aussi emporté ses archives au moment de son départ d’Algérie, ce qui continue d’empoisonner les relations entre les deux pays ». Pour lui, le même déséquilibre se retrouve dans les rapports franco-sénégalais.

Cependant, le politologue se veut optimiste : « Les négociations devraient permettre à terme aux chercheurs, historiens sénégalais et français, d’accéder à ces ressources pour mieux comprendre les événements de Thiaroye. » Il cite notamment les efforts de l’historienne Armelle Mabon, engagée depuis des années dans la recherche de la vérité sur ce drame.

« Le fait que la France ait déjà reconnu le massacre constitue un progrès considérable », juge-t-il, rappelant que certains tirailleurs sont désormais « reconnus comme morts pour la France ».

Moussa Diaw estime enfin que le dossier de Thiaroye « ne doit pas entacher la coopération entre Dakar et Paris », mais au contraire « l’amener à être repensée sur des bases de vérité, de respect mutuel et de dignité humaine ».

Le chercheur appelle à « poursuivre le travail de mémoire » afin de déterminer avec exactitude le nombre de victimes, encore objet de polémique, et à préparer les générations futures à mieux comprendre cette page douloureuse de l’histoire.

À rappeler que lors du dernier Conseil des ministres, le président Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé que « la restauration de la mémoire des résistants et des héros africains demeure un axe central du projet panafricain du Sénégal ».

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