Une rencontre axée sur l’accès au financement pour la résilience urbaine en Afrique de l’Ouest s’est tenue à Dakar ce mardi 21 octobre. Organisé à l’initiative de la coopération allemande (GIZ), en collaboration avec la CEDEAO et l’Union Africaine, cet atelier a permis à douze villes de la sous-région, dont Rufisque pour le Sénégal, de présenter leurs projets face à des institutions financières internationales.
La délégation de Rufisque, conduite par son maire, Dr Oumar Cissé, a défendu un programme spécifiquement axé sur la lutte contre l’érosion côtière. D’après des propos rapportés par Sud Quotidien, le maire a souligné l’urgence de la situation pour sa commune. « Nous sommes en plein dans les directives. […] Chez nous, on parle souvent des érosions côtières qui sont un enjeu, un défi majeur dans notre ville », a-t-il déclaré. Il a précisé que si les inondations sont mieux maîtrisées, l’avancée de la mer reste une menace critique, parfois conjuguée aux problèmes d’évacuation des eaux pluviales lors des grandes houles.
Dr Cissé a alerté sur la vitesse du phénomène : « A Rufisque, on te dit presque chaque année que le trait de côte a reculé de 1.2, 1.4, 1.6 mètres ». Selon nos informations, il a insisté sur les conséquences directes de ce recul sur les infrastructures, le patrimoine local, les activités de pêche, les systèmes de drainage et l’économie maritime de la ville. La zone la plus touchée est aussi celle qui concentre l’essentiel des activités commerciales et administratives.
Cet atelier à Dakar, qui fait suite à des sessions tenues à Lomé et Accra, visait à transformer les concepts de résilience en projets concrets et finançables. Les villes participantes ont eu l’opportunité de présenter leurs initiatives devant un panel de bailleurs de fonds, incluant des représentants de la Banque Africaine de Développement (BAD), de la Banque Mondiale, de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et de la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC). Le projet de Rufisque met l’accent sur la lutte contre l’érosion côtière, le renforcement des infrastructures et des capacités, ainsi que sur l’inclusion et la sensibilisation des populations.
Selon un document de presse de l’événement, l’Afrique de l’Ouest fait face à une urbanisation rapide et à une augmentation des risques climatiques, ce qui nécessite des investissements urgents. Le coût des catastrophes liées au climat est estimé entre 1,5 % et 3 % du PIB annuel de la région. L’initiative conjointe de la GIZ, de la CEDEAO et de l’Union Africaine a pour ambition de placer la résilience au cœur des politiques de développement urbain. L’objectif est de promouvoir une croissance durable et de réduire la vulnérabilité des populations, en particulier dans les quartiers informels.
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