9:54 pm - 19 juin, 2025

Le droit international est mort. Non pas d’une mort douce, ni par oubli progressif, mais assassiné en plein jour, exécuté froidement par ceux-là mêmes qui s’en faisaient les garants. Sa tombe est creusée dans les ruines de Gaza, de Damas et, aujourd’hui, dans les cendres fumantes d’un Iran agressé sans déclaration, sans justification, sans condamnation.

Israël, État protégé, choyé, sanctuarisé par l’Occident, bombarde un pays souverain. Il cible des civils, tue des dirigeants politiques, et revendique ses frappes avec fierté. Et que font les institutions censées incarner la loi internationale ? Rien. Silence glacial. Acquiescement tacite. Même les mots sont piétinés : ce qui est clairement un acte de guerre est appelé « opération défensive ». L’agresseur devient victime. Le tueur est célébré comme gardien de la paix. L’impunité est totale. Le crime devient doctrine.

La presse internationale, loin de jouer son rôle de contre-pouvoir, orchestre la symphonie du mensonge. Elle reprend sans sourciller les éléments de langage israéliens et américains. Elle transforme la riposte en provocation, le bombardement en prévention, la destruction en libération. Le journalisme est devenu un département du ministère de la guerre. CNN, Fox News, France 24, BBC ,LCI BFM et autres relais ne diffusent plus des faits : ils diffusent la version officielle des faits. L’objectivité est bannie. L’indignation est sélective. Le mort n’a de valeur que s’il est occidental.

Les penseurs libres, les analystes lucides, les universitaires rigoureux qui osent critiquer cette hégémonie médiatique sont marginalisés. Ils ne sont plus invités. Leurs tribunes sont refusées. Leurs comptes sont suspendus. Le débat est verrouillé. La pensée unique règne, fondée sur la sacralisation d’Israël, la victimisation de l’Occident, et la diabolisation automatique de tout acteur qui ose résister. Critiquer Israël, ce n’est plus exercer sa liberté intellectuelle : c’est être accusé de dérive, de radicalisme, d’antisémitisme.

L’Iran, pourtant membre des Nations Unies, est frappé sans mandat, sans preuve, sans procès. Aucun mécanisme de droit n’est activé. Aucune conférence internationale ne s’ouvre. Aucun rappel au respect de la souveraineté. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas un État occidental. Parce qu’il n’a pas cédé sa souveraineté. Parce qu’il défend la Palestine. Et parce qu’il possède des ressources naturelles que les puissants convoitent.

Le droit international est donc mort. Il a été tué par l’OTAN, qui fait la guerre sans autorisation de l’ONU. Il a été étouffé par le Conseil de sécurité, pris en otage par les États-Unis et leurs alliés. Il a été trahi par l’Union européenne, incapable de dénoncer l’évidence. Il a été humilié par la Cour pénale internationale, muette sur les crimes d’Israël mais prompte à poursuivre des dirigeants africains ou russes.

Ce droit-là n’est plus un droit. C’est une arme. Une arme brandie contre les faibles et rangée face aux puissants. Une parodie de justice, un simulacre de règle, un décor pour faire croire que l’ordre mondial est encore civilisé.

Mais il ne l’est plus. Nous sommes entrés dans l’ère du deux poids, deux mesures absolu. Un monde où les États voyous se présentent comme les garants de l’ordre. Où les crimes deviennent des stratégies diplomatiques. Où les médias diffusent non pas la vérité, mais ce qu’il faut croire pour maintenir l’équilibre des hégémonies.

Face à cette agression contre l’Iran, l’histoire retiendra une chose : l’Occident ne croit plus au droit. Il ne croit qu’à la force. Et quand le droit devient mensonge, quand la justice devient instrument de guerre, il ne reste qu’une certitude pour les peuples : la résistance est légitime.

Le droit international n’a pas seulement été tué. Il a été remplacé. Par la loi du plus fort. Par le droit de mentir. Par l’art de détruire au nom de la paix.

Et le silence du monde dit tout.

*Sociologue

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