Chaque année, la saison des pluies ramène à Kaolack les mêmes scènes de détresse, d’eau stagnante, de maisons envahies, de quartiers isolés et de populations abandonnées. Cette situation, vieille de plus de 60 ans, n’est pas une fatalité naturelle, mais bien le résultat d’un abandon programmé de notre ville par l’État et les autorités locales.
Le FRAPP Kaolack tient à dénoncer avec fermeté l’incapacité chronique des pouvoirs publics à apporter une solution structurelle à la question de l’assainissement et de l’inondation à Kaoalck. Malgré les cris d’alerte, les engagements de façade, les opérations de curage médiatisées à l’approche de l’hivernage, rien de durable n’a été fait.
Un État complice du chaos environnementa, depuis 1960, aucun plan national ambitieux et cohérent n’a été mis en œuvre pour répondre aux besoins d’assainissement de la région de Kaolack. Les populations subissent les conséquences d’un système centralisé, inégalitaire et inefficace, où les régions intérieures ne sont bonnes qu’à être mobilisées électoralement, sans retour d’investissement public.
Les canaux d’évacuation à ciel ouvert, obsolètes, peu profonds et constamment bouchés par les déchets plastiques et eaux usées, sont la preuve vivante de ce mépris d’État. La SONAGED, seule sur le terrain, ne suffit pas. Et les collectivités territoriales manquent de courage ou de vision pour engager une vraie transformation.
Les déchets plastiques, la double peine des quartiers populaires
L’absence de politique rigoureuse de gestion des déchets solides aggrave la situation. Les dépôts sauvages envahissent les rues, bouchent les canaux, fragilisent les zones inondables. Le lien entre la crise écologique et la crise sociale est évident : ce sont toujours les mêmes quartiers, les mêmes familles, les mêmes oubliés qui paient le prix fort.
Et pourtant, des solutions existent : implication des acteurs locaux du recyclage, mobilisation des comités de quartiers, modernisation des infrastructures, fermeture ou couverture des canaux, grilles anti-déchets, sanctions dissuasives contre les pollueurs…
Mais rien ne changera sans volonté politique réelle, ni sans pression populaire organisée.
Le FRAPP dénonce l’injustice environnementale que vivent les populations de Kaolack ;
Exige un plan d’assainissement structurant financé par l’État, avec un suivi citoyen indépendant ;
Appelle à l’implication des entreprises écologiques et initiatives communautaires locales dans les politiques publiques ;
Réclame des enquêtes et audits citoyens sur l’utilisation des fonds dédiés à l’assainissement ;
Lance un appel à l’unité des mouvements citoyens, des collectifs de quartiers, des associations de jeunes et de femmes pour construire une riposte populaire coordonnée.
Frapp Kaolack, le 16 juin 2025
Senegal7
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