Face à la progression de la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR), le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique Ibrahima Sy a tenu, ce lundi 20 octobre 2025, un point de presse consacré à l’évolution de l’épidémie et aux mesures prises par le gouvernement pour en freiner la propagation.
Selon le dernier bilan communiqué, le Sénégal a enregistré 258 cas, dont 192 guérisons et 21 décès. La maladie touche désormais six régions : Saint-Louis, Matam, Louga, Fatick, Dakar et Kaolack, avec une concentration plus marquée dans le Nord, notamment dans la région de Saint-Louis.
Le ministre Ibrahima Sy s’est incliné devant la mémoire des victimes et a présenté ses condoléances à leurs familles et à la nation. Il a salué le travail des équipes techniques qui ont permis d’identifier plusieurs espèces de moustiques vecteurs, dont le Killex, particulièrement actif dans la vallée du fleuve Sénégal.
Une riposte multisectorielle engagée
Pour contenir la maladie, le gouvernement a mis en place une riposte coordonnée à l’échelle nationale et régionale. Parmi les mesures fortes citées : activation des comités de gestion des épidémies à tous les niveaux, prise en charge médicale renforcée avec hospitalisation des cas graves et suivi à domicile des cas simples, renforcement des moyens matériels avec une dotation de 139,9 millions F CFA en équipements pour les hôpitaux de Saint-Louis et Richard-Toll, vaccination du bétail notamment des petits ruminants pour interrompre la transmission animale du virus, opérations de lutte anti-vectorielle comprenant la destruction des gîtes larvaires, l’usage de drones, de pièges à moustiques et la distribution de moustiquaires imprégnées.
Communication, prévention et vigilance
Le ministre de la santé et de l’hygiène publique a insisté sur la communication de proximité menée en langues locales pour informer les populations rurales et pastorales. Il a recommandé de signaler tout cas suspect ou avortement chez le bétail auprès du service vétérinaire, d’utiliser systématiquement les moustiquaires imprégnées, d’assainir le cadre de vie notamment les zones d’eau stagnante, et de se rendre dans les structures de santé en cas de fièvre tout en évitant l’automédication.
Selon les observations de Ibrahima Sy, « la maladie touche majoritairement les jeunes et les adultes, cela veut dire cette tranche d’âge qui a l’habitude de passer une bonne partie de la journée et de la nuit dehors parce que le vecteur a une activité à partir de 20 heures mais en dehors des concessions, cela veut dire qu’une partie des personnes infectées le sont en dehors des domicile et à des heures bien précises. »
Le ministre a tenu à rendre hommage au regretté Abdoul Aziz Mbaye, décédé la veille, saluant son rôle déterminant dans le renforcement de l’engagement communautaire lors des crises sanitaires passées.
Enfin, il a appelé les médias et les citoyens à relayer largement les messages de prévention, soulignant que la lutte contre la FVR repose sur la solidarité, la coordination intersectorielle et la responsabilisation communautaire.
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