Au fil des scandales financiers qui éclaboussent l’actualité au Sénégal, un acteur administratif revient souvent sur le devant de la scène : le Directeur de l’Administration Générale et de l’Équipement (DAGE). Présents dans tous les ministères, ces hauts fonctionnaires jouent un rôle central dans la gestion des ressources publiques.
Des gestionnaires clés, mais controversés
Le DAGE supervise les budgets, valide les dépenses, gère les marchés publics et pilote l’administration interne des ministères. Son rôle est stratégique : rien ne se dépense sans son aval.
Mais ce pouvoir attire l’attention. Dans des affaires comme celle des Fonds Force Covid-19, plusieurs DAGES ont été pointés du doigt par les corps de contrôle pour des irrégularités dans la gestion des fonds publics. Beaucoup ont été convoqués récemment par la DIC, puis libérés après cautionnement après leur déferrement au parquet.
Qui peut devenir DAGE ?
Selon la pratique administrative, un DAGE est généralement un fonctionnaire de catégorie A, c’est-à-dire titulaire au minimum d’un diplôme de niveau Bac+5, avec une formation en gestion, finances, droit ou administration. Beaucoup sont issus de l’ENA, ou encore des grandes directions techniques de l’État (Budget, Comptabilité publique…).
La nomination d’un DAGE se fait par décret présidentiel, sur proposition du ministre de tutelle. Ce caractère discrétionnaire ouvre la voie à des choix parfois critiqués, car non fondés exclusivement sur le mérite ou la compétence.
Des nominations à réformer
Face aux critiques, des experts proposent de revoir le mode de nomination pour garantir plus de neutralité et éviter les influences politiques. Le poste de DAGE devrait être confié exclusivement à des hauts fonctionnaires de carrière, compétents, indépendants et à l’abri de toute tutelle partisane, estiment-ils. Cela permettrait de renforcer la transparence, de garantir la neutralité dans la gestion des finances publiques, et surtout, de restaurer la confiance des citoyens.
Un enjeu de gouvernance majeur
À l’heure où la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion est un défi prioritaire, la réforme du statut et des pratiques autour des DAGES apparaît comme un levier stratégique pour assainir l’administration sénégalaise.
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