Dans un contexte politique tendu, marqué par les débats autour d’une possible mise en accusation de l’ancien président Macky Sall, Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom Center, met en garde contre les dérives susceptibles d’ébranler davantage la stabilité du pays.
Dans une réflexion largement partagée, Alioune Tine s’interroge : « La mise en accusation de Macky Sall dans le contexte actuel de désenchantement démocratique, d’accumulation de signaux préoccupants au plan interne comme externe est-elle vraiment opportune ? Ne risque-t-on pas de reproduire les séquences catastrophiques pour l’histoire du pays qu’est le Gatsa-Gatsa ? »
Selon lui, les séquelles de cette période de confrontation politique restent encore visibles. « Tout le monde se rend compte aujourd’hui comme le Gatsa-Gatsa a produit de la vulnérabilité politique et institutionnelle dans la durée. Aujourd’hui encore, nous vivons les conséquences. »
Alioune Tine appelle ainsi à une prise de conscience collective, avertissant que « persister dans le déni et l’aveuglement pourrait nous coûter très cher sur beaucoup de plans ». Pour lui, « notre démocratie en construction est encore fragile. Il faut la ménager et la soigner, tout le monde se rend compte qu’elle est malade ».
Le fondateur d’Afrikajom insiste sur la nécessité de préserver la stabilité : « Pour relancer l’économie, il faut de la paix et de la stabilité politique et sociale. Il faut qu’au gouvernement du Sénégal, Diomaye et Sonko mettent l’accent sur l’essentiel et appellent au calme et à la sérénité. »
Mais sa mise en garde ne s’adresse pas qu’aux tenants du pouvoir. Il exhorte également l’opposition à adopter une attitude responsable : « Il faut que dans l’opposition sénégalaise aussi, on prenne conscience de la nécessité d’observer une espèce de paix des braves. Continuer le débat politique et démocratique en républicain et dans le respect mutuel. »
Sur la question de la reddition des comptes, Alioune Tine reconnaît la légitimité de la demande populaire, mais insiste sur la rigueur procédurale : « Poursuivre la reddition des comptes, c’est une demande sociale. Mais le faire dans le respect des procédures judiciaires — la forme, c’est le fond — et surtout dans le respect des droits fondamentaux de l’homme. »
En somme, Alioune Tine plaide pour une responsabilité partagée et un apaisement général, convaincu que « la stabilité politique est la condition première pour reconstruire la confiance et relancer le développement national ».
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