9:34 pm - 18 juin, 2025

Le professeur Babacar Samb, spécialiste du monde arabe et ancien ambassadeur du Sénégal en Égypte, plaide pour un retour à une diplomatie sénégalaise plus active face à la montée des tensions entre Israël et l’Iran. Pour lui, le Sénégal ne doit pas rester silencieux.

Intervenant mardi sur les ondes de la Rfm, l’universitaire a lancé un appel à la clarté diplomatique :
« Le Sénégal a déjà mené des missions de médiation dans les années 1960, après la guerre des Six Jours. Ce n’est pas nouveau pour nous. » Une tradition que le pays, selon lui, gagnerait à renouer.

Le Pr Samb critique l’attentisme actuel des autorités sénégalaises.
« Notre pays peut jouer un rôle, mais il doit clarifier sa position. La neutralité actuelle crée une confusion. » Il pointe du doigt une frilosité dans l’attitude du Sénégal, notamment vis-à-vis des grandes puissances :
« On a peur de froisser les États-Unis ou d’être mal perçus par certains pays arabes, mais on ne peut pas rester ambigus. »

Au-delà des considérations militaires, il alerte sur une dérive plus profonde du discours politique :
« Israël dit vouloir éliminer militairement l’Iran, mais ce discours alimente la tension et pousse à la révolte dans la région. » Il évoque un basculement préoccupant :
« Il y a désormais une volonté d’humilier, de provoquer l’ennemi, même dans les mots. C’est inacceptable. »

Le professeur dénonce également une gestion opaque de l’information sur le terrain :
« On empêche même les journalistes de filmer les destructions. On cache les morts, on confisque les caméras. »

Enfin, il remet en cause l’argument souvent avancé de la menace nucléaire iranienne :
« Le problème est moral. Israël est le seul État du Moyen-Orient à disposer de l’arme nucléaire, mais il continue à accuser les autres. »

Son message est limpide : le Sénégal doit se repositionner comme une voix morale et diplomatique crédible.
« Il faut retrouver la clarté de notre posture historique. Il y va de notre crédibilité. La Ligue arabe, l’Union africaine, les Nations unies : toutes ces institutions existent, mais il faut que notre voix y soit ferme. C’est notre devoir. »

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