L‘usage de mots et autres expressions qualifiables d’excès ou tout simplement de gros mots est de plus en plus courant dans l’espace politique sénégalais, cristallisant un débat électrique entre parties adverses et parfois même des arrestations et des emprisonnements.
Difficile de dire, sans risque de se tromper, d’où le phénomène est parti. Mais le constat s’avère unanime. Du coté de l’Opposition tout comme du coté de pouvoir, des écarts de langage ne manquent plus à être déplorés.
Du haut du pupitre de l’assemblée nationale, le Chef du gouvernement, Ousmane Sonko n’a-t-il pas récemment traité l’Opposition sénégalaise de résidu alors qu’il était question de répondre aux questions d’actualité ? Cette déclaration, bien que pouvant être classée sous le registre de la politique, est somme toute, restée en travers de la gorge de sorte que la députée non-inscrit, Anta Babacar Ngom, n’a pu s’empêcher de répliquer lors de l’ouverture officielle du dialogue national le 28 mai dernier.
Connu pour sa ténacité et son acrimonie, Moustapha Diakhaté, ex chef de cabinet de Macky Sall, récemment libéré de prison est passé encore à une vitesse supérieure, allant jusqu’à traiter la première et la deuxième institution du pays de gougnafiers. Sans oublier même le premier ministre Ousmane Sonko qui apparait, lui-aussi, sur l’image décryptée par l’ancien président du Groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar.
Pourtant, les lois et autres textes qui encadrent la liberté d’expression ne manquent pas dans l’arsénal juridique sénégalais. Mais que nenni ! Chacun y va comme bon lui semble.
Birama Thior
Journaliste
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