Suite à l’implication d’Ismaïla Madior Fall, ex-ministre de la Justice, dans l’affaire du foncier du tribunal de Pikine-Guédiawaye, de hauts responsables sont également mis en cause. Abdoulaye Sy, ancien directeur de l’administration générale du ministère de la Justice, El Hadji Mamadou Diao, ancien directeur des Domaines, et Daouda Diallo, ex-chef du bureau des Domaines et du Cadastre, sont désormais sous bracelet électronique. Un mandat d’arrêt vise aussi Mamadou Gueye, un autre ex-directeur des Domaines, actuellement hors du territoire national, selon le journal Libération.
Ces fonctionnaires auraient agi sur instruction de l’ex-président Diomaye, selon des correspondances officielles consultées par Sud Quotidien. L’affaire a débuté en mai 2018, quand le ministère de la Justice a sollicité un terrain pour le nouveau Tribunal de Grande Instance de Pikine-Guédiawaye, dans le cadre du Projet d’Appui au Renforcement de l’État de droit (financé par l’Union européenne).
Un premier terrain de 2ha 80a 10ca, situé dans le camp militaire de Thiaroye (TF n°407/DP), a été envisagé puis abandonné suite à l’opposition des autorités militaires. La « bande des filaos » à Guédiawaye a ensuite été choisie. Un Plan d’Urbanisme de Détail (PUD) a été approuvé par décret présidentiel (n°2021-701 du 4 juin 2021). La surface initialement prévue pour le tribunal a été réduite à 2 hectares sur instruction ministérielle.
Le reliquat de 8 010 m² a été loti en 36 parcelles, dont 26 destinées à des bénéficiaires du ministère de la Justice, 4 aux agents des Domaines, 3 au Cadastre et 3 à l’Urbanisme. Ce lotissement, « formel et documenté » selon des sources de Sud Quotidien, a été annulé par la Commission de Contrôle des Opérations Domaniales (CCOD). L’État n’a subi aucun préjudice. L’affaire met en lumière le flou entourant la responsabilité des agents techniques face aux directives politiques.
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