2:08 am - 22 octobre, 2025


La révélation d’une dette dissimulée sous l’administration de Macky SALL, saluée par la directrice générale du FMI comme un acte de courage des nouvelles autorités sénégalaises, impose une relecture critique du cycle politique qui s’achève. Cette situation, loin d’être anodine, montre que la gouvernance de Macky SALL est loin d’être une référence. Elle interpelle sur les fondements mêmes de l’action publique, sur la culture de la reddition des comptes, et sur la mémoire que nous voulons transmettre.

Pendant plus d’une décennie, le pouvoir s’est présenté comme réformateur, modernisateur, bâtisseur. Mais les faits récents révèlent une autre réalité : celle d’une gestion budgétaire opaque, d’une dette volontairement sous-estimée, et d’un affaiblissement des mécanismes de contrôle. Le FMI parle d’une « décision consciente » de dissimuler le stock réel de la dette. Ce n’est pas une erreur technique. C’est un choix politique.

Et ce choix n’a pas été neutre. Une grande partie de cet endettement, loin de servir exclusivement l’investissement public ou l’intérêt général, a été détournée pour enrichir des membres du régime en place. Ce constat, relayé par plusieurs analyses et enquêtes, jette une lumière crue sur les dérives d’un système où la proximité au pouvoir devient un levier d’accumulation privée. L’État, au lieu d’être un instrument de développement, s’est vu instrumentalisé pour des intérêts particuliers.

La stratégie de la dette contingente adossée à la garantie souveraine de l’État a été utilisée. Macky SALL et certains de ses hauts fonctionnaires ont utilisé certaines entités du secteur parapublic comme véhicule. Ils ont volontairement

‘caché’ cette dette afin de ne pas alourdir artificiellement le ratio dette/PIB. La dettes contingentes ne sont pas de simples anomalies comptables. Elles sont les symptômes d’un déficit de gouvernance, d’un affaiblissement du contrôle institutionnel, et d’une rupture dans le contrat de transparence entre l’État et ses citoyens. Les nouvelles autorités doivent rapidement engager une refondation du pilotage financier du secteur parapublic, fondée sur la verité des chiffres, la traçabilité des engagements, et la responsabilité des organes délibérants.

La leçon est claire : on ne bâtit pas une gouvernance de référence sur la dissimulation. On ne construit pas la souveraineté sur des chiffres maquillés. Et l’on ne transmet pas aux générations futures une culture de l’impunité L’Afrique ne peut bâtir sa souveraineté sur des fondations floues. Elle ne peut inspirer le monde en maquillant ses chiffres.

Elle ne peut transmettre l’excellence en

sanctuarisant l’opacité.

Le Sénégal et un pays de paradoxe, on marche pour demander la libération de voleurs de deniers publics, on reproche au nouveau régime d’avoir dit la vérité sur les chiffres de la dette. Comme si gouverner dans le mensonge et la tricherie était plus confortable, plus habile, plus « politique ». Ce renversement des valeurs est inquiétant. Il révèle à quel point l’habitude du faux peut anesthésier le sens du juste.

révèle à quel point l’habitude du faux peut anesthésier le sens du juste.

À ceux-là il faut répondre par une conviction ferme : « on ne réforme pas dans le mensonge. On ne construit pas la confiance sur la tricherie ». Et l’avenir du Sénégal ne peut se bâtir que sur la lucidité, la transparence et le courage de dire. La vérité n’est pas une menace. Elle est un socle. Et c’est sur ce socle que doit se construire toute reconnaissance durable.

Gouverner, ce n’est pas séduire par le silence. Ce n’est pas protéger les apparences au détriment des principes.

Gouverner, c’est assumer la vérité, même lorsqu’elle dérange. C’est inscrire chaque acte dans une mémoire collective qui ne peut être confisquée.

La gouvernance de Macky SALL ne doit pas être effacée.

Elle doit être analysée, interrogée, et replacée dans une histoire plus vaste : celle d’un peuple en quête de vérité, de justice. La démocratie tout comme la justice ne peuvent pas être des instruments à géométrie variable ni faire l’objet d’une ‘africanisation’. Si Sarkozy passe ses premières dans la prison de la santé de Paris, la place de Macky SALL devrait être la Maison d’Arrêt et de Correction de Kedougou.

 

Lansana Gagny SAKHO

Membre du Cabinet Politique du Président Ousmane SONKO

PASTEF-Les Patriotes

 

Senegal7

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