La Présidente Directrice Générale du groupe PROD’ADF, éditrice de PUBLICSN TV, Aïssatou Diop Fall, a tenu un point de presse ce mardi 21 octobre 2025 à Dakar. Entourée de collaborateurs et de confrères et consœurs, elle a tenu à « rétablir la vérité » sur le différend qui l’oppose à la Banque Nationale pour le Développement Économique (BNDE), qu’elle accuse d’avoir transformé un litige commercial en une « affaire politique ».
Un prêt régulièrement remboursé, selon PROD’ADF
Revenant sur les faits, Mme Diop Fall a expliqué que sa société, PROD’ADF SUARL, a contracté un prêt auprès de la BNDE en 2022, d’un montant total avoisinant les 100 millions de francs CFA, intérêts inclus. Ce financement, a-t-elle précisé, a permis la mise en place de la chaîne en ligne PUBLICSN TV, à travers l’achat d’équipements, la couverture des charges salariales et le fonds de roulement nécessaire au démarrage de ses activités.
« Nous avons toujours respecté nos engagements », a-t-elle soutenu, précisant que PROD’ADF rembourse chaque mois 1 650 000 FCFA. « Malgré ces efforts, la BNDE nous réclame aujourd’hui 49 millions de francs CFA », a-t-elle ajouté. Le prêt avait été garanti à hauteur de 50 % par le FONGIP, et un dépôt initial représentant 20 % du montant total avait été versé par son entreprise.
Des difficultés financières aggravées par des “attaques répétées”
Selon Mme Diop Fall, les difficultés de trésorerie rencontrées par PUBLICSN TV trouvent leur origine dans les « harcèlements subis par le média », citant notamment « des signalements abusifs, des suspensions de diffusion et la privation de publicité institutionnelle ». Ces contraintes auraient fortement impacté la rentabilité de la chaîne.
Dans ce contexte, PROD’ADF affirme avoir sollicité une restructuration du prêt, demandant un allongement de la durée de remboursement de cinq à dix ans, un différé de six mois, et la mobilisation du dépôt de garantie pour apurer les impayés. La BNDE aurait, selon elle, accepté une partie de ces conditions. « Tout a été signé, validé par le FONGIP, et finalisé devant notaire », a-t-elle indiqué, présentant les documents à l’appui.
“Un revirement incompréhensible de la BNDE”
Mais à la surprise générale, la banque aurait changé de position quelques semaines plus tard. « La BNDE m’a recontactée avec de nouvelles conditions alors que tout était déjà signé et acté », a dénoncé Mme Diop Fall. Elle affirme que la banque a exigé le remboursement immédiat du solde restant, allant jusqu’à la menacer de poursuites pénales pour “détournement de prêt consenti par l’État”.
« Il s’agit d’une dérive grave », a-t-elle martelé. « Une banque publique, sous tutelle de l’État, n’a pas le droit de transformer un différend commercial en une affaire politique. »
Des accusations de “harcèlement et persécution bancaire”
La PDG de PROD’ADF a également révélé que la BNDE aurait fermé unilatéralement son compte bancaire sans préavis, avant de lui signifier par huissier une mise en demeure de paiement de 49 millions FCFA. « L’objectif est clair : me jeter en prison et saisir mon outil de travail », accuse-t-elle, évoquant un “acharnement orchestré” contre son entreprise.
Elle estime que cette attitude s’inscrit dans une “campagne de persécution” menée, selon elle, contre les médias indépendants après les précédentes difficultés rencontrées par PUBLICSN TV avec le ministère de la Communication.
“Une affaire purement commerciale”
Sur le plan juridique, Mme Diop Fall a tenu à rappeler que « les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites ». Elle souligne que la BNDE est donc tenue d’appliquer la restructuration signée devant notaire. « Aucune infraction pénale ne peut être retenue contre nous, car les fonds ont bien été utilisés à des fins professionnelles », a-t-elle précisé, indiquant que la banque avait elle-même constaté l’existence des équipements financés.
PROD’ADF veut faire valoir ses droits
La patronne de PUBLICSN TV a déclaré qu’elle se réservait le droit d’engager des poursuites judiciaires contre toute personne ou institution qui porterait atteinte à son honneur ou à celui de son entreprise. « Nous sommes prêts à faire face, dans le respect de la loi, pour défendre nos droits et notre liberté », a-t-elle insisté.
Clôturant son propos, Mme Aïssatou Diop Fall a rappelé que son combat dépasse sa seule personne : « Aujourd’hui, c’est Aïssatou Diop Fall et PROD’ADF. Demain, ce pourrait être n’importe quel autre entrepreneur ou journaliste. Nous resterons debout, fidèles à notre mission : informer, éclairer et servir le peuple sénégalais dans la vérité et la dignité. »
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