Le drame survenu à la résidence Les Diamantines à Saly dans la nuit du 5 au 6 août, marqué par une attaque armée, un viol collectif, des violences sur une fillette et un vol massif, est d’une gravité extrême. Ce n’est plus un cas isolé mais le symptôme d’une insécurité croissante dans les zones touristiques.
À Saly, Mbour, Warang ou Thiès, des bandes armées opèrent en toute impunité, parfois pendant plusieurs heures, ciblant villas, hôtels et campements. Leur sentiment d’invincibilité alimente leur audace, plongeant les populations locales dans l’angoisse.
Cette insécurité a des conséquences multiples notamment la désaffection touristique, le repli des investisseurs, le ralentissement économique local et la dégradation de l’image internationale du Sénégal.
Des ambassades pourraient classer ces zones comme « à risque » aggravant encore la crise.
Il est urgent de sécuriser ces zones à haute fréquentation par des brigades spécialisées, des caméras de surveillance, des patrouilles mixtes, des dispositifs communautaires encadrés, des numéros d’alerte efficaces et des obligations de sécurité pour les établissements touristiques.
Les conséquences dépassent de loin le secteur du tourisme. Les habitants vivent dans la peur, organisent des rondes informelles, dorment par rotation et certains en viennent à recourir à une justice parallèle avec tous les risques de dérapage que cela comporte. L’insécurité désorganise les communautés, affaiblit la cohésion sociale, freine la mobilité et pousse des familles à envisager le départ. Le tissu local est fracturé.
Le Sénégal ne peut prétendre être une destination fiable si l’insécurité devient la norme. La paix sociale, l’économie locale et la stabilité nationale sont en jeu.
L’État doit agir vite, fermement et durablement puisque sans sécurité, il n’y a ni tourisme ni croissance.
Thierno Bocoum
Président de AGIR- Les Leaders
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