7:45 pm - 20 octobre, 2025

La polémique autour de la « dette cachée » continue d’agiter la sphère publique. La plateforme citoyenne Nay Leer, dirigée par Babacar Mbaye Ngaraf, a réuni ses membres pour réclamer des explications claires de la part des anciens responsables du secteur financier sénégalais.

Selon Nay Leer, les anciens ministres des Finances Amadou Ba et Abdoulaye Daouda Diallo, ainsi que l’ancien ministre de l’Économie, doivent « s’expliquer publiquement sur les accusations de faux et usage de faux » dans la manipulation présumée des chiffres budgétaires sous le régime de Macky Sall. Le mouvement demande également aux anciens directeurs du Budget, de la Programmation budgétaire, de la Planification, de la Dette publique et à la BCEAO de « faire toute la lumière » sur cette affaire.

« Les populations ont le droit d’exiger de ces ministres et directeurs des explications », a martelé Babacar Mbaye Ngaraf, estimant que le silence des anciens responsables « alimente la suspicion » et « fragilise davantage la crédibilité du pays auprès des partenaires financiers ».

Le débat a été relancé après les révélations du Premier ministre Ousmane Sonko, qui a accusé d’anciens responsables financiers d’avoir falsifié les données relatives aux finances publiques présentées aux institutions internationales. Des propos qui, selon Nay Leer, « portent un coup à la signature du Sénégal et risquent de décourager les investisseurs ».

« S’il y a urgence à ce que les hauts responsables des finances s’expliquent, c’est parce que cette polémique est en train de porter un mauvais coup à l’économie nationale », a insisté Ngaraf.

La plateforme citoyenne interroge le rôle et la responsabilité de ces hauts cadres : « Où étaient-ils et quelle a été leur position face à cette dette dite cachée ? Savaient-ils ou pas que les chiffres étaient falsifiés ? »

Nay Leer rappelle que les directions de la Programmation budgétaire, du Budget et de la Planification occupent une place stratégique dans la conception et l’exécution des finances publiques.

« Ce sont elles qui élaborent les documents budgétaires, arbitrent les projets et suivent la conformité des programmes avec les normes internationales », souligne le mouvement, ajoutant que la Direction de la Dette publique, rattachée à la DGCPT, coordonne la politique d’endettement de l’État et participe aux négociations avec les bailleurs.

Autre structure pointée : la Direction de la Planification et des Politiques économiques, chargée de tracer la vision économique du pays, ainsi que la BCEAO, « relais incontournable entre l’État et les institutions financières internationales ».

Pendant ce temps, Macky Sall et ses proches continuent de défendre leur bilan. L’ancien président a récemment réagi, rejetant toute idée de dissimulation :

« Une dette ne peut pas être cachée », a-t-il affirmé, dénonçant des accusations « sans fondement ».

Pour Nay Leer, cependant, le pays ne peut tourner la page sans transparence.

« Si des fautes ont été commises, il faudra en tirer toutes les conséquences, y compris des sanctions », conclut Babacar Mbaye Ngaraf.

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