10:39 pm - 20 juin, 2025

Suite à une crise prolongée, la junte militaire au pouvoir au Niger a nationalisé la Somaïr, filiale du groupe français Orano, spécialisée dans l•uranium. Cette décision, annoncée le 19 juin, fait suite à la perte de contrôle opérationnel de la Somaïr par Orano il y a plusieurs mois. Ce dossier cristallise les tensions entre Paris et Niamey depuis le coup d
État contre le président Mohamed Bazoum en juillet 2023.

D
après la RTN, la télévision nationale nigérienne, l
État a justifié cette nationalisation par le « comportement irresponsable, illégal et déloyal d
Orano », qualifiant l
État français de « ouvertement hostile au Niger ». La RTN a également précisé que « les actions et le patrimoine de la Somaïr sont intégralement transférés en toute propriété à l
État du Niger » et que les actionnaires recevront une indemnité.

Le communiqué du Conseil des ministres du 19 juin officialise la nationalisation de la Société des mines de l
Aïr (Somaïr), active dans l
exploitation de l
uranium depuis près de 55 ans et détenue à 63,40 % par Orano. Le gouvernement nigérien a exposé ses griefs envers la société française, l
accusant de non-respect de l
accord de partage en exportant plus que sa quote-part. Parmi les autres points de discorde figurent l
arrêt des travaux d
exploitation de la Somaïr depuis le 26 juillet 2023, le rapatriement sans préavis des employés français d
Orano et la déconnexion du système informatique de la Somaïr du réseau du groupe.

Niamey reproche également à Orano sa tentative de revente de ses parts, rapportée par le Financial Times mi-mai. Orano avait alors déclaré à l
AFP que les parties « sont libres de soumettre des offres si elles le souhaitent ». Le stock de plus de 1 000 tonnes d
uranium, estimé à 250 millions d
euros par Orano, n
a pas été mentionné. En décembre 2023, Orano avait reconnu la perte de contrôle opérationnel de ses trois filiales nigériennes : Imouraren, Cominak et Somaïr. Malgré sa position majoritaire (plus de 60 %), le groupe avait entamé des procédures d
arbitrage international contre le Niger. Sollicitée par Sud Quotidien, Orano s
est abstenue de tout commentaire.

Mi-mai, Orano avait exprimé son inquiétude suite à l
arrestation de son directeur, toujours détenu après une perquisition au cours de laquelle du matériel informatique et des téléphones portables ont été saisis. Orano avait alors saisi le procureur pour arrestation arbitraire et détention illégale, déplorant également l
impossibilité d
accéder aux locaux de ses filiales à Niamey.

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