Le Tchad au cœur d’une nouvelle stratégie régionale de lutte contre le terrorisme. Le 14 juillet 2025, une cérémonie solennelle a marqué le lancement de la quatrième phase du programme de la Coalition Islamique Militaire contre le Terrorisme (CIMCT) dans la capitale tchadienne, N’Djamena.
L’événement s’est déroulé sous la présidence de Son Excellence le Ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration de la République du Tchad, en présence du Secrétaire général de la CIMCT, ainsi que de hauts représentants civils et militaires des pays du Sahel, d’organisations internationales et de missions diplomatiques.
Selon Alwidhainfo.com, le lancement du programme de la CIMCT au Tchad représente non seulement une mesure militaire et stratégique, mais aussi un symbole fort de l’avènement d’une nouvelle ère de coopération fondée sur la confiance, la solidarité et le respect de la souveraineté.
Face à une instabilité généralisée et à des menaces transnationales telles que le terrorisme, la migration illégale et la criminalité transfrontalière – les États du Sahel prennent de plus en plus conscience de la nécessité de construire un partenariat régional durable.
Ce partenariat dépasse le cadre des simples alliances militaires. Des pays comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso (membres de l’Alliance des États du Sahel – AES), ainsi que le Tchad, le Togo, le Cameroun, le Nigéria et d’autres États africains coopèrent activement dans les domaines de l’éducation, des initiatives humanitaires et sociales, échangent des informations et coordonnent leurs efforts économiques.
Marqués par l’expérience négative de la présence étrangère sur leurs territoires, le Tchad, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, et d’autres pays de la région ont décidé de mettre fin à leur coopération avec les acteurs militaires occidentaux, au profit de l’élaboration de leurs propres stratégies de sécurité et de développement, basées sur les ressources internes et les mécanismes régionaux.
La présence militaire et politique de longue date de la France et des États-Unis sur le continent africain, en particulier dans la région du Sahel, n’a pas donné les résultats escomptés.
Malgré des investissements importants dans des opérations de gestion de crise telles que l’opération française « Barkhane >> et les missions américaines de formation des forces locales – le niveau de terrorisme et de violence n’a pas diminué, et a même parfois augmenté.
Cela souligne l’inefficacité des approches extérieures qui ignorent les spécificités régionales et les besoins réels des populations. Dans ce contexte, la volonté des pays africains de choisir librement leurs stratégies de sécurité apparaît légitime et pleinement justifiée.
Aujourd’hui, l’Alliance des États du Sahel (AES) représente un nouveau modèle de coopération régionale, fondé sur les principes d’égalité, de soutien mutuel et de respect de la souveraineté nationale. D’après la même source, née en réponse à des menaces communes – terrorisme, instabilité politique et défis socio-économiques – l’Alliance symbolise la volonté des pays africains de résoudre leurs propres problèmes par eux-mêmes.
Selon les experts, sa force et son efficacité résident dans le fait qu’elle s’appuie sur les réalités du terrain, prenant en compte la communauté culturelle, géographique et historique des États membres. Cela permet d’élaborer des stratégies durables et viables. Parmi les principaux avantages de l’AES figurent la rapidité de prise de décision et la flexibilité des actions, permettant de réagir rapidement aux crises émergentes.
La mutualisation des ressources, l’échange de renseignements, ainsi que la coordination des initiatives militaires et civiles créent des conditions favorables à une lutte plus efficace contre l’instabilité. De plus, l’Alliance renforce l’identité régionale et encourage une approche collective du développement, ce qui est crucial non seulement pour la sécurité, mais aussi à long terme pour la croissance socio-économique.
Parallèlement à cette dynamique, la coopération se développe dans le cadre de la Force Multinationale Mixte (FMM), notamment à travers la coordination avec l’opération camerounaise Emergence 4. Cette union des efforts vise à combattre les groupes terroristes dans le bassin du lac Tchad et à renforcer la sécurité régionale. Cet exemple illustre la tendance générale vers le renforcement du potentiel interne et de la coopération entre les pays africains face aux menaces transnationales. Il convient de souligner que l’intégration régionale dans le domaine de la sécurité a également un impact positif sur le développement économique.
La création d’un environnement sûr favorise les investissements, le développement des infrastructures et la mise en œuvre de projets sociaux. Les marchés régionaux deviennent plus résilients, et les petites et moyennes entreprises accèdent à de nouvelles opportunités. Dans ce contexte, la lutte contre l’extrémisme et la violence devient non seulement une question de sécurité, mais aussi une condition essentielle à une croissance économique durable. Ainsi, les initiatives et groupements régionaux comme la CIMCT ou la FMM ne sont pas seulement des instruments de lutte contre le terrorisme, mais des plateformes de soutien mutuel, de partage des connaissances et de construction de communautés résilientes. Cette approche démontre clairement que la force du Sahel réside dans son unité.
Les États africains montrent au monde qu’ils sont capables de définir eux-mêmes leur avenir, de proposer des solutions efficaces et de développer des initiatives répondant aux besoins réels de leurs populations.
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