8:18 pm - 20 juin, 2025

Depuis le vendredi 13 juin à l’aube, l’Iran subit des attaques menées par Israël. Face à ce que certains perçoivent comme une défaillance de l’État, les habitants s’organisent pour se protéger. Le gouvernement avait annoncé l’ouverture continue du métro de Téhéran comme abri, une promesse qui semble ne pas avoir été tenue. « En temps normal déjà, le métro a du retard et il est bondé. Il est impossible pour eux de gérer la foule », témoigne un habitant nommé Vahid, qui souligne également la distance entre certaines stations et les quartiers résidentiels.

Sur les réseaux sociaux, des Iraniens partagent des conseils de sécurité et proposent des hébergements gratuits. Contrairement à Israël, l’Iran ne dispose pas d’un réseau d’abris anti-missiles aussi développé. Un internaute a partagé sur le réseau social X l’adresse de quatre abris souterrains à Téhéran, mentionnant l’existence possible de 290 autres datant de la guerre Iran-Irak. Cette information est toutefois contestée par Vahid, qui affirme : « Il n’existe pas d’abris ». L’absence de sirènes d’alerte avant les bombardements renforce le sentiment d’abandon de la population. « Les avions d’Israël sont 24h/24 dans le ciel iranien, on dirait que c’est leur propre pays », témoigne Reza, resté à Téhéran.

Selon HRANA News, le bilan après six jours de conflit s’élève à 639 victimes et 1 329 blessés. Le ministère iranien de la Santé, quant à lui, fait état de 224 morts et plus d’un millier de blessés. Les habitants fuyant Téhéran se heurtent à des problèmes de circulation et de pénurie d’essence, qui affectent également le transport de marchandises. Les frappes israéliennes sur les installations énergétiques aggravent la situation, avec des coupures de courant et d’eau qui impactent la santé des Iraniens. Les attaques sur les sites nucléaires sont également source d’inquiétude.

La situation économique est également préoccupante : la monnaie iranienne a chuté et le bazar de Téhéran est fermé. « Les gens ont peur, ils changent leur argent pour des devises et de l’or. Mais les bureaux de change sont en majorité fermés », confie Reza. Il décrit également des commerces désertés. À cela s’ajoute une cyberattaque contre la banque nationale Sepah Bank. « Les cartes bancaires ne fonctionnent plus », indique Nazila Maroofian, journaliste et activiste iranienne réfugiée à Strasbourg. Depuis mercredi, l’accès à internet est coupé en Iran. « Ils [les autorités, NDLR] ne veulent pas que l’information soit diffusée », déclare Afsaneh Salari depuis Berlin. Malgré la situation, le régime iranien continue de réprimer. Des arrestations ont eu lieu, notamment celle d’Ali Pakzad, journaliste du quotidien Shargh, puis relâché, et celles de Sajad Mashhadi Hemmatabi et Motahareh Goonehi. Le rappeur Toomaj Salehi a également été brièvement arrêté. Le commandant de la police de l’ouest de Téhéran a annoncé l’arrestation de 24 personnes accusées d’espionnage pour Israël. Selon Sud Quotidien, ces arrestations visent à « perturber l’opinion publique ainsi qu’à ternir et détruire l’image du système sacré de la République islamique d’Iran ».

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