Un nouveau rapport de Caminando Fronteras dénonce l’impact des politiques migratoires européennes sur le nombre de morts et disparus en mer. L’organisation a documenté 1 865 décès entre le 1er janvier et le 31 mai 2025, dont 112 femmes et 342 enfants, le long de la frontière occidentale euro-africaine.
Caminando Fronteras qualifie ces décès d’ »évitables », conséquence directe de politiques de contrôle des frontières. Selon le rapport, 47 % des naufrages sont imputables à ces politiques : retards des secours, non-utilisation des moyens disponibles, décisions arbitraires sur les sauvetages et disparités géographiques dans les interventions.
L’organisation pointe du doigt l’usage restreint de l’aviation de secours, le recours à des alertes passives plutôt qu’à des opérations actives, et l’absence de coopération bilatérale efficace. La violence aux points de départ, les conditions extrêmes de navigation et la précarité des embarcations aggravent la situation.
La route de l’Atlantique vers les Canaries reste la plus meurtrière, avec 1 482 morts, dont 1 318 sur la route mauritanienne depuis Nouadhibou. La route Sénégal-Gambie compte 110 morts malgré une baisse des départs, et 54 décès sont enregistrés entre Agadir et Dakhla au Maroc.
Des embarcations dérivantes ont été retrouvées jusqu’en Amérique latine, avec des passagers morts à bord. La route algérienne vers les Baléares a causé 328 morts ou disparitions, souvent près des côtes, malgré des alertes. Le manque de coordination avec Alger aggrave ce bilan. De plus en plus de migrants originaires de Somalie transitent par l’Algérie.
Le détroit de Gibraltar voit de nombreux jeunes tenter de rejoindre Ceuta à la nage, et des corps non identifiés sont retrouvés sur les côtes espagnoles. Caminando Fronteras dénonce une « politique de déshumanisation ». La route d’Alboran reste sous-documentée, malgré l’arrivée de migrants en état critique sur les plages andalouses.
Helena Maleno, fondatrice de Caminando Fronteras, insiste : « Même si les chiffres sont en baisse par rapport à l’année dernière, nous ne pouvons pas les normaliser. Nous devons exiger des États qu’ils protègent toutes les vies humaines. » D’après Sud Quotidien, le rapport complet est disponible en ligne.
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