M. Zelensky a indiqué que le président Trump était revenu sur la possibilité d’envoyer des missiles longue portée en Ukraine, ce qui aurait constitué un atout majeur pour Kyiv, après son entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine quelques heures avant leur rencontre de vendredi.
«À mon avis, il ne souhaite pas d’escalade avec les Russes avant de les rencontrer», a indiqué M. Zelensky aux journalistes dimanche. Ses commentaires étaient sous embargo jusqu’à lundi matin.
L’Ukraine espère acquérir 25 systèmes de défense aérienne Patriot auprès d’entreprises américaines, en utilisant des actifs russes gelés et l’aide de partenaires. Cependant, le président Zelensky a indiqué que l’acquisition de tous ces systèmes prendrait du temps en raison des longues files d’attente de production. Il a indiqué avoir discuté avec M. Trump d’une aide pour accélérer l’acquisition de ces systèmes, potentiellement auprès de partenaires européens.
Selon M. Zelensky, le président américain a déclaré lors de leur rencontre que la demande maximaliste du président russe Vladimir Poutine – que l’Ukraine cède l’intégralité des régions orientales de Donetsk et de Louhansk – restait inchangée.
M. Zelensky a fait preuve de diplomatie en parlant de sa rencontre avec M. Trump, malgré les informations faisant état de pressions exercées sur lui pour qu’il accepte les exigences de M. Poutine – une tactique qu’il a maintenue depuis la rencontre désastreuse au Bureau ovale en mars, lorsque le président ukrainien a été réprimandé en direct à la télévision pour son manque de reconnaissance envers le soutien américain.
Le président Zelensky a déclaré que, puisque M. Trump a finalement soutenu un gel sur la ligne de front actuelle, son message global est «positif» pour l’Ukraine.
Il a ajouté que le président Trump cherchait à mettre fin à la guerre et espérait que sa rencontre avec M. Poutine dans les prochaines semaines en Hongrie – pays qui ne soutient pas l’Ukraine – ouvrirait la voie à un accord de paix, après l’échec de leur premier sommet en Alaska en août.
Critiques envers la Hongrie
Pour l’instant, M. Zelensky dit ne pas avoir été invité à y assister, mais qu’il envisagerait une telle possibilité si le format des négociations était équitable pour Kyiv.
«Nous partageons l’optimisme du président Trump si cela mène à la fin de la guerre. Après de nombreuses discussions de plus de deux heures avec lui et son équipe, son message est, à mon avis, positif: nous maintenons notre position sur la ligne de contact, à condition que toutes les parties en comprennent le sens», a expliqué le président ukrainien.
M. Zelensky a exprimé des doutes quant à la pertinence de Budapest, la capitale hongroise, pour la prochaine rencontre Trump-Poutine.
«Je ne considère pas Budapest comme le lieu idéal pour une telle rencontre. Évidemment, si elle peut apporter la paix, le pays qui l’accueillera importera peu», a-t-il ajouté.
M. Zelensky a critiqué le premier ministre hongrois Viktor Orban, déclarant qu’il ne croyait pas qu’un premier ministre «qui bloque l’Ukraine partout puisse faire quoi que ce soit de positif pour les Ukrainiens, ni même apporter une contribution équilibrée».
Le président Zelensky a également exprimé son scepticisme quant à la proposition de M. Poutine d’échanger une partie du territoire qu’il détient dans les régions de Kherson et de Zaporijia si l’Ukraine cédait l’intégralité des régions de Donetsk et de Louhansk.
«Nous voulions comprendre précisément ce que les Russes voulaient dire. Jusqu’à présent, il n’y a pas de position claire», a-t-il souligné.
Profiter de la vague de paix
M. Zelensky croit que toutes les parties se sont «rapprochées» d’une possible fin de la guerre.
«Cela ne signifie pas qu’elle prendra fin définitivement, mais le président Trump a accompli beaucoup de choses au Moyen-Orient, et, profitant de cette vague, il souhaite mettre fin à la guerre de la Russie contre l’Ukraine», a expliqué le président ukrainien.
Il a indiqué que les États-Unis étaient intéressés par des projets gaziers bilatéraux avec l’Ukraine, notamment la construction d’un terminal de gaz naturel liquéfié dans la ville portuaire d’Odessa, dans le sud du pays. Parmi les autres projets qui intéressent les États-Unis figurent ceux liés à l’énergie nucléaire et au pétrole.
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