C’est une caméra de vidéosurveillance qui enregistre l’arrivée sur les lieux, en plein cœur de la capitale, de quatre malfrats, indique une source policière. Il est 9 h 30, le musée est ouvert depuis une demi-heure.
Deux d’entre eux sont à bord d’un camion monte-charge, l’un porteur d’un gilet jaune, l’autre d’un gilet orange. Les deux autres arrivent sur deux scooters puissants de type T-Max.
La nacelle élévatrice est déployée depuis le quai François-Mitterrand, qui longe la Seine, vers la fenêtre du premier étage du Louvre, musée le plus célèbre et le plus visité au monde.
Deux voleurs fracturent une fenêtre à l’aide d’une disqueuse et entrent dans la galerie d’Apollon.
Commandée par Louis XIV pour exalter sa gloire de Roi-Soleil, cette salle abrite la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne, qui compte environ 800 pièces.
À l’intérieur, les cambrioleurs brisent deux vitrines, toujours avec une disqueuse, l’une abritant des bijoux Napoléon, l’autre des bijoux des souverains français.
Bijoux volés
Visages masqués, ils volent neuf pièces, toutes du 19e siècle: un diadème en saphir, un collier et une boucle d’oreille unique provenant d’une parure des reines du 19e siècle Marie-Amélie et Hortense; un collier et des boucles d’oreilles en émeraudes de l’impératrice Marie-Louise, seconde épouse de Napoléon Bonaparte; une broche reliquaire; ainsi que le diadème et la grande broche à nœud de corsage de l’impératrice Eugénie, un ensemble impérial précieux du 19e siècle.
Un des objets dérobés, la couronne impériale de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, a été retrouvé plus tard à l’extérieur du musée, ont indiqué les autorités françaises. Elle comporte plus de 1300 diamants.
À la vue des cambrioleurs, le personnel se met en sécurité, explique la source policière. Cinq agents du musée «présents en salle et dans les espaces adjacents» interviennent «immédiatement» afin d’appliquer «le protocole de sécurité: prise de contact avec les forces de l’ordre et protection prioritaire» des visiteurs, selon un communiqué du ministère de la Culture.
À 9 h 37, une alarme se déclenche. Les auteurs du casse ressortent par la fenêtre. Ils empruntent, comme à l’aller, la nacelle.
Les quatre personnes prennent la fuite sur leurs deux-roues, sous l’œil d’une caméra de vidéosurveillance, après un casse expéditif portant la marque de la criminalité organisée, dans un quartier parisien très touristique. Il est 9 h 38.
Un cambriolage spectaculaire a eu lieu dimanche 19 octobre au matin peu après l’ouverture du Louvre, le musée le plus visité au monde, où un commando de quatre malfaiteurs s’est emparé de huit bijoux du XIXe siècle d’une «valeur inestimable» avant de prendre la fuite.
(VideoElephant/France24)
Gilet jaune retrouvé
Sur place, les autorités retrouvent deux disqueuses, un chalumeau, de l’essence, une couverture, mais aussi des gants et un talkie-walkie, autant d’éléments qui pourront servir dans cette traque.
La couronne de l’impératrice Eugénie, l’épouse de Napoléon III, est également abandonnée. Son état est «en cours d’examen», selon le ministère de la Culture.
Mais sont emportées huit pièces «d’une valeur patrimoniale inestimable», selon les autorités.
Au niveau du pont de Sully, un gilet jaune a été retrouvé, indique la source policière.
Après ce cambriolage express, le musée du Louvre, avec ses près de neuf millions de visiteurs par an et 35 000 œuvres sur 73 000 m², a fermé.
Il n’y a pas eu de blessés et 2000 personnes ont été évacuées, selon la source policière.
Le musée ne devrait pas rouvrir avant mercredi, le mardi étant jour de fermeture hebdomadaire.
Une soixantaine d’enquêteurs de la brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne et de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) sont mobilisés.
Ce casse a créé l’émoi et un début de polémique autour de la sécurité des musées.
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