Â
Mobilisation des ressources domestiques
​Le besoin d’une souveraineté sanitaire et financière a été l’un des thèmes dominants. Diallo Assietou Fall, économiste de la santé et responsable de la cellule Économie de la Santé au Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique du Sénégal, a souligné la dépendance au financement extérieur. « Il faudra une souveraineté tant au niveau sanitaire qu’au niveau du financement de la santé », a-t-elle déclaré, insistant sur la nécessité d’une mobilisation accrue des ressources domestiques.
Â
​Cette mobilisation doit passer par l’État, notamment en augmentant le budget alloué à la santé en référence à l’engagement d’Abuja (15%), mais aussi par une contribution des collectivités territoriales et une implication forte du secteur privé via les partenariats public-privé (PPP), la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) et le mécénat. Mme Fall a également mentionné le rôle crucial de la diaspora sénégalaise, dont les contributions économiques pourraient être orientées vers les priorités de santé.
Â
​Elle a précisé que le Ministère de la Santé met en Å“uvre une stratégie nationale de financement de la Santé axée sur la mobilisation des ressources domestiques et le financement innovant, tout en insistant sur l’efficience et la rationalisation des dépenses par l’achat stratégique et le financement basé sur la performance.
Â
Enfin, l’économiste de la santé Diallo Assietou Fall a conclu en évoquant la nécessité d’une assurance maladie obligatoire d’ici 2050 au Sénégal, un objectif qui requiert des étapes progressives, incluant la sensibilisation aux mutuelles de santé et l’intégration du secteur informel pour réduire la contribution des ménages aux dépenses de santé (actuellement autour de 42%).
Â
​Renforcement de la qualité des programmes de vaccination
Dr Landry Dongmo Tsague, Directeur du Centre des Soins de Santé Primaire, Africa CDC, a réaffirmé que ce forum s’inscrit dans une dynamique de souveraineté sanitaire. Il a mis en exergue la réduction des financements extérieurs, la persistance d’épidémies dues à des maladies évitables par la vaccination, et la demande croissante des populations pour des soins de meilleure qualité.
​« La question de la santé est une question multisectorielle », a-t-il affirmé, justifiant la présence de ministres de la Santé et des Finances. Le forum vise à renforcer le partenariat avec des acteurs clés comme l’OMS, l’UNICEF et Gavi.
Â
Dr Tsague a exprimé l’espoir que la déclaration ministérielle qui clôturera les travaux conduira à un renforcement de la qualité des programmes de vaccination pour qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte. L’accès aux programmes de vaccination dans les zones faisant face à des crises sécuritaires, l’implication des communautés et des agents de santé communautaire pour retrouver les enfants « zéro dose », la production locale de vaccins, diagnostics et traitements. Il a rappelé que l’Afrique dépense en moyenne 240 milliards de dollars par an en importation de produits médicaux, des ressources qui pourraient être investies dans la recherche et la création d’emplois locaux.
Â
Lire l’article original ici.