«Les citoyens sont beaucoup plus attachés qu’on pourrait le penser au boisé des Compagnons», mentionne Daniel Desroches, environnementaliste et membre des Amis du boisé Nelson en entrevue au Soleil.
Lorsque les Amis du boisé des Compagnons ont reçu la nouvelle que plus de 100 arbres allaient être abattus pour le projet d’agrandissement du Collège des Compagnons dans le secteur Sainte-Foy, ils ne pouvaient rester les bras croisés.
Avec l’aide du député solidaire, Sol Zanetti, le groupe de citoyens a déposé une pétition à l’Assemblée nationale demandant la conservation intégrale du boisé des Compagnons.
En une semaine, la pétition a récolté plus de 300 signatures en ligne et près de 150 signatures sur papier.
«Nous avons besoin de nos boisés, il faut les protéger. Les agrandissements d’école sont très importants, mais il faut les faire dans le respect de l’environnement», soutient Sol Zanetti, député de Jean-Lesage.
Il estime toutefois que, pour changer de scénario, le Centre de services scolaire des Découvreurs (CSSDD) devra aller chercher un financement supplémentaire. «Agrandir l’école en respectant l’environnement risque de coûter plus cher, mais c’est le choix qui s’impose.»
En plus de la pétition, une lettre a également été envoyée à la ministre des Transports et de la Mobilité durable et députée de Louis-Hébert Geneviève Guilbault, pour lui demander d’intervenir.
À ce jour, les Amis du boisé des Compagnons n’auraient reçu ni accusé de réception ni réponse.
Une «inaction» qui choque le député solidaire. «Ça en dit long sur l’écoute qu’elle réserve aux citoyennes et citoyens de sa circonscription, ainsi qu’aux enjeux environnementaux en général.»
«Redonner le boisé à la communauté»
Par leur pétition, les Amis du boisé des Compagnons demandent au gouvernement du Québec de «faire les démarches nécessaires afin que le Centre de services scolaire des Découvreurs choisisse un meilleur scénario» d’agrandissement et de «confier la protection et la conservation du boisé des Compagnons à un organisme dont c’est la mission».
Présent lors d’une rencontre d’information, le 2 avril, entre différents groupes de citoyens, des organismes et le CSSDD, l’organisme Capitale Nature a été mis de l’avant.
«Capitale Nature est un organisme parmi d’autres qui peut assurer une conservation pérenne, définitive», explique Daniel Desroches.
Selon l’environnementaliste, «c’est le moment de redonner le boisé à la communauté».
Un avis partagé par Sol Zanetti. «Pour assurer la protection pérenne du boisé, il faut le sortir des mains du CSSDD.»
Milieu humide
Après avoir analysé trois différents scénarios, le Centre de services scolaire des Découvreurs (CSSDD) a décidé que le projet d’agrandissement du Collège des Compagnons serait mis en place derrière l’école, à l’entrée quatre.
L’emplacement choisi occasionnera donc la coupe de 147 arbres dans le boisé des Compagnons. Ce qui équivaut à un peu moins de 2 % de l’ensemble du boisé.
Le Répertoire des milieux naturels d’intérêt de la Ville de Québec démontre que le secteur choisi pour les travaux d’agrandissement se trouve dans une zone habitant des érablières rouges humides.
Selon l’environnementaliste, il n’y a «aucun doute» que la zone choisie pour l’agrandissement est dans un milieu humide.
«Quand je suis retourné, j’ai pu identifier des plantes de milieu humide dans l’espace», relate M. Desroches.
La Ville doit s’expliquer sur ce sujet, soutient pour sa part le député Sol Zanetti.

Le projet de classes modulaires du Collège des Compagnons ne touche toutefois pas le milieu humide identifié par le Plan régional des milieux humides et hydriques de la Ville.
Ruban vert
Quelques jours après le lancement de la pétition, des membres des Amis du boisé des Compagnons ont pris la décision d’agir directement sur place.
La zone qui serait touchée par la coupe d’arbres a été identifiée dans le boisé à l’aide d’un ruban vert.
Puisque le scénario retenu touche près de 1500 mètres carrés du boisé, les Amis du boisé des Compagnons ont cru bon d’informer les citoyens, les promeneurs et les élèves des impacts de l’agrandissement.
Deux jours plus tard, le ruban avait été retiré.
Selon l’environnementaliste et membre des Amis du boisé Nelson, Daniel Desroches, un membre du personnel du Collège des Compagnons aurait retiré ledit ruban.
Le Centre de services scolaire des Découvreurs et le Collège des Compagnons n’avaient pas donné suite aux communications du Soleil au moment d’écrire ces lignes.
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