«Si on montre aux enfants dès leur plus jeune âge à vivre avec la nature, plus tard, ça va faire des citoyens sensibles à l’environnement», explique la directrice de l’école, Caroline Blanchet.
Mme Blanchet a accepté avec enthousiasme la proposition d’une collègue, qui a lancé l’idée d’inclure un contact avec la nature dans ses activités pédagogiques.
Le projet d’aménagement a été mené par l’Association forestière des deux rives (AF2R) et le Collectif Canopée. La cour préscolaire comprend un parcours moteur fait de matériaux recyclés, des installations éducatives et des bordures naturelles qui stimulent l’imaginaire des enfants.
«La nouvelle cour permet aux enfants d’orienter leur activité en fonction de leur goût», souligne l’enseignante à la préscolaire, Caroline Salet-Villeneuve. Elle remarque que le lieu favorise des interactions de qualité entre les enfants. «Ça fait 10 minutes que la cour est ouverte et déjà , ils partagent plus, dépassent leurs limites et évitent le conflit», se réjouit-elle.
En plus des périodes de jeux libres en plein air, les enfants peuvent assister à des ateliers sur la flore et la faune offerts par l’AF2R. «Le but, c’est de les sensibiliser à leur environnement», explique le directeur de l’Association forestière des deux rives, Pierre Fontaine.
La cour préscolaire est «la phase 2» d’un projet de verdissement plus large à L’Eau-Vive. L’année dernière, une forêt éducative a été aménagée dans la cour des plus vieux pour favoriser le bien-être des adolescents.
«Dans un contexte où les jeunes sont scotchés sur leur téléphone, c’est important de leur offrir un temps d’activités extérieures.»
—  Pierre Fontaine, directeur de l’Association forestière des deux-rives
En réaction à l’interdiction des appareils électroniques dans les écoles primaires et secondaires dès la prochaine rentrée, Mme Blanchet souhaiterait offrir une «phase 3» de verdissement à ses élèves. «Des idées, on en a plein, mais ça nous prend du financement», souligne la directrice de l’école.
La Ville de Québec offre un soutien financier au collectif Canopée, afin de favoriser l’installation de milieux naturels à travers la Capitale-Nationale. Selon la conseillère municipale Marie-Josée Asselin, présente à l’inauguration de la cour préscolaire, l’éducation par la nature est une approche de plus en plus valorisée dans les écoles.
«Un éveil écologique» chez les bouts de chou
L’Unité mixte de recherche Petite enfance, grandeur nature, en partenariat avec l’AQCPE, a démontré que l’apprentissage en plein air a des impacts positifs sur le développement des plus jeunes.
Caroline Bouchard, directrice de l’unité mixte de recherche, soutient que «la simple vue de la nature, même par photo, suscite un sentiment de bien-être chez les enfants».
La chercheuse se dit étonnée des résultats de l’éducation par la nature sur le développement cognitif des enfants de 0 à 6 ans.
«La nature offre un environnement riche en matériaux libres et polyvalents, qui favorise l’imaginaire et la curiosité des enfants», avance Mme Bouchard. Elle prend l’exemple d’une branche d’arbre, qui peut se transformer en baguette magique ou en bâton de marche selon le développement de l’enfant.
Lorsqu’il est question d’apprentissage en plein air, certains parents et enseignants s’inquiètent pour la sécurité des enfants. Mme Bouchard souligne que l’éducation par la nature repose sur huit principes créés en collaboration avec le Ministère de la Famille, qui vise à encadrer les activités éducatives. «Les prises de risque se font petit à petit, selon le développement des enfants», rassure la chercheuse.
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