Ce père de 30 ans a plaidé coupable à des accusations de voies de fait causant des lésions, vendredi, au palais de justice de Québec. Le Soleil ne peut nommer l’accusé afin de protéger l’identité de la jeune victime.
Pendant l’année 2023, l’accusé entretient une relation extraconjugale avec une femme. Cette dernière donne naissance à un enfant en août 2023 et se sépare de son conjoint deux mois plus tard.
À la suite de cette rupture, elle effectue un test de paternité. Cette analyse révèle que l’accusé est le père biologique de l’enfant. Malgré cette nouvelle information, les deux parents entretiennent une relation compliquée.
En janvier 2024, la petite est âgée de cinq mois. Après une entente, l’accusé a la garde de son enfant pendant quelques jours.
«À la suite d’une chicane au téléphone avec son frère, l’accusé, qui est alors très en colère, perd patience et empoigne fortement le bébé qui pleure dans sa couchette. Il serre avec force ses avant-bras et procède ensuite à un changement de couche brusque», souligne la procureure Me Valérie Simard-Croteau, dans un résumé des faits lu devant la cour.
Signalement
Pour cacher ses gestes, l’accusé informe la mère qu’un autre enfant aurait blessé sa fille «en essayant de la prendre comme une poupée».
De retour chez sa mère, le bébé présente plusieurs ecchymoses sur les bras. Elle effectue alors un signalement à la Direction de protection de la jeunesse (DPJ).
Le 25 janvier 2024, la petite est rencontrée par un médecin qui constate une lésion au poignet, une abrasion superficielle du front, une lésion à l’avant-bras et une fracture en voie de guérison au tibia.
«La force susceptible d’engendrer une fracture chez un enfant non atteint de maladie osseuse est nécessairement excessive et inhabituelle. Les fractures accidentelles chez un poupon de 5 mois sont rares et les soins quotidiens ne sont pas susceptibles de causer des fractures», précise-t-on dans le résumé des faits.
Concernant les lésions, le médecin suspecte qu’elles découlent d’un traumatisme infligé par une main ou un objet. La pédiatre conclut que les blessures de l’enfant ont été causées dans un contexte de maltraitance.
Accusations
Le père est arrêté puis interrogé par des policiers de la Sûreté du Québec le 26 janvier 2024. Il avoue rapidement être l’auteur des blessures.
Il a été formellement accusé de voies de fait sur son enfant quelques mois plus tard.
Vendredi, l’avocat de défense, Me Benoît Labrecque, a demandé la préparation d’un rapport par un agent de probation afin d’éclairer le tribunal sur la juste peine à infliger.
Pendant la lecture du résumé des faits, en salle de cour, le père de 30 ans a essuyé plusieurs larmes. Me Labrecque a précisé que son client regrettait ses gestes et qu’il s’était aujourd’hui repris en main.
L’accusé s’est d’ailleurs présenté au palais de justice en compagnie de ses proches. Il est aujourd’hui père d’un autre jeune enfant.
Son dossier revient devant la cour à l’automne.
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