La nouvelle directrice générale, Jocelyne Fortin, vient tout juste de compléter une restructuration au Musée de la photographie Desjardins à Drummondville. Elle n’arrive toutefois pas à La Malbaie pour «sauver les meubles» ou pour tout chambouler.
«Moi, je prends la vague, je suis comme une surfeuse, je vais travailler avec l’équipe afin de faciliter les projets en cours» et poursuivre sur la lancée du musée, souligne Mme Fortin, qui salue le travail de son prédécesseur, Sylvain Gendreau.
Cependant, la nouvelle directrice ne s’en cache pas: il faut améliorer la situation financière du musée et faire face au contexte financier difficile. «Le coût de la vie a explosé, mais les subventions pour les musées ne suivent pas», indique-t-elle.
«On va essayer de nous donner un peu de lest financier, c’est important. Donc, cette semaine, je vais commencer par faire une liste des subventions, des fondations qu’on pourrait approcher pour des projets plus ciblés, pour avancer.»
— Jocelyne Fortin, directrice générale du Musée de Charlevoix
La présidente du conseil d’administration du Musée de Charlevoix, Marie-Christine Dufour, confirme que la situation actuelle n’est pas des plus roses pour les musées régionaux.
«C’est un réel défi pour les musées comme le nôtre. La reconnaissance de la part du gouvernement, on ne la ressent pas toujours», illustre Mme Dufour.
Elle mentionne que la candidature de Mme Fortin a justement été sélectionnée pour «son expérience en gestion immobilière et en restructuration d’organisme», tout comme pour sa «vision du développement culturel».
Une première en cinquante ans
La semaine dernière, l’institution charlevoisienne a lancé la toute première campagne de financement de son histoire, alors que le musée célèbre ses 50 ans cette année. La présidente du musée soutient toutefois que cette campagne ne signifie pas que le musée éprouve des difficultés financières, au contraire.
«On est victimes de notre succès. On veut continuer à lancer de nouveaux projets, à aller à la rencontre des gens partout dans la région. On a donc besoin de plus de financement pour en faire plus et pour grandir encore plus», rassure-t-elle.
Un objectif de deux millions de dollars est fixé sur un échéancier de trois ans pour cette campagne de financement.
L’été 2023, avec l’exposition sur Riopelle, avait battu des records de nombre de visiteurs. Mme Dufour signale que l’été 2025, sans battre les performances d’il y a deux ans, a été «bon», avec un nombre total de visiteurs estimé à 50 000.
La nouvelle directrice générale, qui a notamment travaillé au Musée Laurier de Victoriaville ainsi qu’au Musée régional de Rimouski, se réjouit déjà de cette fréquentation. Elle soutient «n’avoir jamais vu» dans sa carrière d’aussi bons chiffres pour un musée régional.
Faire plus, avec moins
La directrice générale fraichement entrée en poste indique qu’elle va poursuivre le travail entamé par son prédécesseur afin de tisser des liens et de multiplier «les relations avec la communauté» de Charlevoix.
À cet effet, la présence d’un médiateur culturel, qui irait par exemple à la rencontre des élèves dans les classes et qui pourrait animer toutes sortes d’activités culturelles, serait «idéale», signale Mme Fortin.
«Actuellement, on ne pourra pas se permettre cette embauche. Mais peut-être que moi je pourrais remplir ce rôle, ou un autre membre de notre équipe», nuance-t-elle.
Le bâtiment du musée est en bon état et ne présente pas de problèmes majeurs, assure Mme Fortin. Elle croit toutefois qu’une salle de médiation culturelle, qui serait dédiée à l’organisation d’activités diverses, serait «clairement» des plus bénéfiques.
«On n’a pas des millions à consacrer à l’agrandissement ou à l’acquisition de bâtiments, donc on va plutôt se déplacer et aller rencontrer les gens chez eux», conclut-elle.
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