5:00 am - 24 octobre, 2025

Les attaques ont fusé de toutes parts entre les aspirants maires, à l’occasion du débat radiophonique Radio-Canada-Le Soleil. À quelques jours du vote par anticipation, la joute n’a toutefois pas fait de perdant ou de vainqueur clair.

Malgré son avance de 15 points sur sa plus proche concurrente, Steven Blaney n’a pas été la cible d’un tir groupé de la part de ses rivaux.

L’un après l’autre, les candidats se sont attaqués sur leur programme respectif, sans malgré tout réussir à faire trébucher leurs adversaires.

Voici notre résumé.

Bonin passe à l’attaque

Tout au long du débat, le chef de Repensons Lévis s’est imposé avec les attaques les plus vigoureuses.

Sur les finances comme sur la densification, Serge Bonin s’en est pris à ses adversaires, en avance sur lui, selon un sondage Segma—Radio-Canada—Le Soleil.

«D’un côté, j’ai quelqu’un qui défend un bilan qui, pour moi, est indéfendable. […] Et de l’autre côté, j’ai quelqu’un qui commence à dire des mensonges», a-t-il résumé devant les journalistes.

Il a notamment critiqué le bilan de développement de l’administration sortante, accusant Isabelle Demers et son équipe d’avoir «frappé le mur» en autorisant trop d’unités d’habitation trop vite, sans tenter de ralentir la cadence. «La conséquence, on la connaît: c’est la hausse des taxes, c’est la hausse de la dette.»

La cheffe de Lévis Force 10 a rejeté l’idée que son équipe ait manqué de planification, réitérant que les permis doivent être émis «dès que les projets respectent la réglementation».

«Il y avait des drapeaux levés. Je ne comprends pas comment on n’a pas cherché à […] trouver une façon [de] ralentir cette croissance-là», a rétorqué le chef de Repensons Lévis.

Serge Bonin est allé jusqu’à comparer la méthode de développement qui a prévalu sous l’administration Lehouillier, basée sur la construction et l’apport de taxe de bienvenue, à «un système de Ponzi».

«On est dépendant de la taxe de bienvenue, ça ne peut pas fonctionner», a-t-il lancé. Il a reproché à ces rivaux de donner le feu vert au développement immobilier dans la ville, sans considération pour les zones agricoles et la capacité des infrastructures.

Steven Blaney, qui promet de lever dès que possible le moratoire en place, s’est dit «stupéfait» de voir ses collègues «ne pas se faire de soucis du fait que la Ville pourrait se priver d’une source de revenus essentielle».

Face à face sur les taxes

Même si les trois aspirants maires s’entendent pour ne pas monter les taxes au-delà de l’inflation d’ici quatre ans, celles-ci ont été au cœur d’échanges particulièrement houleux entre les chefs de Prospérité Lévis et de Repensons Lévis.

Steven Blaney a accusé l’administration Bonin de vouloir augmenter la charge fiscale des Lévisiens par toutes sortes de moyens.

«Repensons Lévis, ils ont deux mots magiques en bouche: diversification, puis écofiscalité, a d’abord attaqué Steven Blaney. C’est aller chercher dans la poche de gauche ce qu’on ne va pas chercher dans le compte de taxes!»

L’ex-ministre conservateur a par la suite dressé la liste des nouvelles taxes qu’une administration Bonin imposerait, selon lui, de la taxe sur les stationnements à celle sur les panneaux publicitaires.

Visiblement piqué au vif, le chef de Repensons Lévis s’est empressé de répondre que «tout ça est faux». «M.Blaney, vous dites des faussetés, a accusé Serge Bonin. Ce n’est pas du tout dans ma plateforme, je ne taxerai pas d’avantages.»

Le chef de Repensons Lévis a répliqué en accusant Steven Blaney de promettre un contrôle serré et des taxes basses sans avoir un vrai plan pour le faire.

«Nous, on parle de gel d’embauche, on parle de diversification de revenus, a présenté M. Bonin. Je n’ai entendu aucune mesure, sinon de couper dans la paperasse, mais M. Blaney, je ne sais pas où vous allez couper.»

Demers défend son bilan

Fidèle à sa campagne, Isabelle Demers a essentiellement profité du débat pour vanter le bilan des dernières années, dont 70% des Lévisiens se disent satisfaits.

«Sur le développement et la qualité de vie, nous avons déjà prouvé que Lévis pouvait se développer avec ambition et rigueur, a-t-elle affirmé. Nous allons poursuivre dans cette voie.»

Isabelle Demers a aussi exhibé le cadre financier de Lévis, «sa plus belle réalisation dans le mandat actuel». «On n’en avait pas de cadre financier», a-t-elle rappelé.

La candidate de Lévis Force 10 estime que le document permettra à la ville de réduire son haut taux d’endettement, tout en continuant son développement et en priorisant l’entretien de ses infrastructures. «Ce cadre financier là, c’est ce qu’il faut poursuivre dans les prochaines années, parce que les solutions sont déjà à l’intérieur.»

«Ce cadre financier là, pour moi, c’est le bijou pour les prochaines années.»

—  Isabelle Demers, cheffe de Lévis Force 10 et candidate à la mairie de Lévis.

Et peu importe ce qu’en penses ses adversaires, qui ont qualifié son bilan de «peu reluisant» et de «pas très ambitieux», la candidate a insisté pour mettre en lumière la position économique enviable de Lévis.

«Je vais prendre le temps de le dire, on est très attractif et les gens viennent s’installer ici», a-t-elle rappelé.

Pour ou contre un SRB «idéologique» ?

Le débat Le Soleil – Radio-Canada a aussi été l’occasion de revenir à nouveau sur la vision des candidats pour le transport collectif.

Isabelle Demers et Steven Blaney ont sévèrement critiqué le projet de Service rapide par bus (SRB) que propose Repensons Lévis au lieu de la poursuite du projet Guillaume, des voies réservées latérales.

Le chef de Prospérité Lévis a qualifié l’idée de «mirage idéologique» et «dogmatique», alors que la représentante de l’équipe sortante a rappelé que l’administration Lehouillier a déjà dit non à du transport collectif lourd sur Guillaume-Couture.

«Le SRB pour nous, ça a été non en 2017 et c’est encore non en 2025.»

—  Isabelle Demers, cheffe de Lévis Force 10 et candidate à la mairie de Lévis.

Serge Bonin a répliqué en accusant ses adversaires de choisir un projet «plus cher» et «sans aucun gain en part modale», en contradiction avec les orientations de la Ville. «Les voies réservées […] n’ont pas beaucoup de gains pour le transport en commun, tandis que le SRB, c’est un gain significatif», a-t-il assuré.

Les élections auront lieu le dimanche 2 novembre prochain, à Lévis comme ailleurs au Québec. Le vote par anticipation aura lieu ce dimanche 26 octobre.

Lire l’article original ici.

Le Soleil est un quotidien francophone de Québec. Fondé le 28 décembre 1896, il est publié en format compact depuis avril 2006.

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