Ces décisions ont été principalement prises en fonction des allégeances partisanes. Donald Trump a vanté mercredi sur les réseaux sociaux sa victoire éclatante en Alaska lors des trois dernières élections présidentielles et a déclaré que c’était un «honneur» de soutenir les «incroyables Patriotes» du Missouri, État qu’il a également remporté trois fois.
Les déclarations d’état de catastrophe autorisent l’Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA) à soutenir financièrement les bénéficiaires pour réparer les infrastructures publiques endommagées par les catastrophes et, dans certains cas, à verser aux survivants des fonds pour les réparations et l’hébergement temporaire.
Si Donald Trump a approuvé plus de déclarations d’état de catastrophe qu’il n’en a refusées cette année, il a également évoqué à plusieurs reprises l’idée de «supprimer progressivement» la FEMA, affirmant vouloir que les États assument davantage de responsabilités en matière d’intervention et de rétablissement après sinistre.
Les États prennent déjà l’initiative en cas de catastrophe, mais dépendent de l’aide fédérale lorsque les besoins dépassent leurs capacités de gestion. Selon une analyse de l’Associated Press, Donald Trump a également mis plus de temps à approuver les demandes de déclaration de catastrophe que sous toutes ses administrations précédentes, y compris la première.
Les approbations ont été principalement accordées selon les lignes de parti.
Parmi les États ayant obtenu des déclarations de catastrophe, l’Alaska a déposé une demande accélérée après avoir subi ce mois-ci deux tempêtes successives qui ont détruit des villages côtiers, déplacé 2000 habitants et tué au moins une personne. Donald Trump a approuvé une prise en charge à 100 % des dépenses liées à la catastrophe pendant 90 jours.
Le Dakota du Nord et le Nebraska bénéficieront également d’une aide publique pour les intempéries d’août, et la bande ojibwée de Leech Lake, dans le Minnesota, a obtenu une aide publique et individuelle pour une tempête de juin qui a abattu des milliers d’arbres sur ses terres tribales.
Donald Trump a rejeté quatre demandes, dont celle du Maryland, qui a demandé un réexamen après le rejet de la déclaration de catastrophe de l’État suite aux inondations de mai qui ont gravement touché les deux comtés les plus à l’ouest de l’État.
Le gouverneur démocrate Wes Moore a dénoncé la décision dans un communiqué jeudi, qualifiant ce refus définitif de «profondément frustrant».
«Le président Trump et son administration ont politisé l’aide aux sinistrés, et ce sont nos communautés qui en paieront le prix», a affirmé M. Moore. L’État a lui-même soutenu les personnes touchées, débloquant pour la première fois plus de 450 000 US de son Fonds de secours en cas de catastrophe.
Le Maryland remplissait les conditions nécessaires pour bénéficier de l’aide publique, selon une évaluation préliminaire des dommages, mais M. Trump, qui a la décision finale sur les déclarations, a rejeté la demande de l’État de juillet. Le Maryland a fait appel en août, fournissant des données supplémentaires montrant que les comtés ont subi 33,7 millions US de dommages, selon l’État, soit plus de trois fois le seuil d’aide fédérale.
M. Trump a également refusé au Vermont de déclarer une catastrophe majeure pour les inondations du 10 juillet, après que l’État ait attendu plus de neuf semaines avant de prendre une décision. Les dommages dépassent largement ce que certaines des petites villes touchées peuvent supporter seules, a indiqué Eric Forand, directeur de la gestion des urgences du Vermont.
«La réparation de ces routes dépasse largement le budget annuel, voire le budget biennal (de certaines villes)», a-t-il affirmé.
Parmi les autres refus, on compte une demande d’aide individuelle de l’Illinois pour trois comtés touchés en juillet par de violentes tempêtes et inondations, et une demande de l’Alaska pour la reconstruction d’un bâtiment de sécurité publique incendié en juillet.
La Maison-Blanche n’a pas immédiatement répondu aux questions sur les raisons de ces refus.
Aide accordée
Plusieurs États et une tribu attendent toujours une réponse à leurs demandes.
L’ignorance de l’arrivée de l’aide publique peut retarder des projets cruciaux, en particulier pour les petites juridictions aux budgets serrés, et laisse parfois les survivants sans aucune aide pour trouver un logement temporaire ou réparer des habitations désormais trop dangereuses.
Avant l’approbation de sa demande mercredi, la bande ojibwée de Leech Lake peinait à couvrir les coûts de défrichage des milliers d’arbres abattus dans sa réserve par un orage en juin. En tant que tribu, elle est en droit de demander une aide, quel que soit l’État où elle se trouve.
La tribu a dépensé environ 1,5 million de ses propres fonds jusqu’à présent, a déclaré Duane Oothoudt, responsable des opérations d’urgence du service de police de Leech Lake.
La tribu «jongle beaucoup, utilisant les fonds de réserve pour fonctionner et continuer à payer nos sous-traitants», a déclaré M. Oothoudt quelques heures seulement avant d’être informé de la déclaration de catastrophe, neuf semaines après avoir soumis la demande.
Avec l’approbation du financement fédéral pour l’aide publique et individuelle, M. Oothoudt a déclaré jeudi que son service de gestion des urgences, composé d’une seule personne, se concentrerait en priorité sur l’aide aux survivants.
«Il reste beaucoup à faire, a-t-il déclaré. Des personnes ont été blessées par la tempête.»
Brian Witte a contribué à ce reportage depuis à Annapolis, dans le Maryland.
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