De ce nombre, il y a 275 191 véhicules électriques à batterie (VEB) et 111 910 véhicules hybrides rechargeables (VHR). Il demeure que l’AVEQ note qu’il y a eu un ralentissement historique de la progression des ventes de VEB et de VHR. La progression trimestrielle de seulement 2,89 % est la plus faible depuis le dernier trimestre de 2017.
On est loin de la progression du nombre de VÉ de 23,4 % au Québec du premier trimestre de 2024. Et on se fait battre par la Colombie-Britannique qui a vu une progression de 17,8 %. Mais on est devant l’Ontario qui a enregistré une hausse de 6,9 %.
En tout, la SAAQ a procédé à 10 855 nouvelles immatriculations de véhicules électriques branchables au premier trimestre de 2025, contre 38 392 pour le quatrième trimestre de 2024.
Le Québec représente 43 % du parc canadien de véhicules électriques (387 101 sur 895 440 unités). Le premier chiffre se rapporte aux immatriculations, alors que le second est celui des ventes.
Enfin, les VEB représentent la grande majorité des véhicules branchables au Québec. Plus de 7 véhicules sur 10 sont entièrement électriques (71 %) contre 29 % pour les VHR.
Ensemble de facteurs
L’AVEQ attribue cette baisse à un ensemble de facteurs qui ont touché l’industrie des véhicules électriques durant les trois premiers mois de 2025. La pause surprise de deux mois du rabais provincial, la fin surprise du rabais fédéral, l’incertitude sur les prix causés par la guerre tarifaire déclenchée par les États-Unis et l’incertitude économique générale liée à l’arrivée au pouvoir et les politiques protectionnistes hors de l’ordinaire de la nouvelle administration des États-Unis font partie de ces raisons.
Il faut ajouter la dégradation graduelle de la réputation d’un joueur majeur dans l’industrie, Tesla. Causée en grande partie par les prises de position et actions politiques de son PDG, Elon Musk.
Toutefois, il reste à voir comment le retour du rabais provincial — réduit à 4000 $ — aura une incidence sur les ventes du deuxième trimestre de 2025. Par ailleurs, le gouvernement du Québec a annoncé jeudi de nouvelles sommes pour les cinq prochaines années.
Il prévoit 376 millions de dollars pour l’électrification des véhicules légers et 415 millions pour l’électrification du transport lourd dans son Plan de mise en œuvre 2025-2030 du Plan pour une économie verte 2030. Ces sommes, tirées d’une enveloppe globale de 10,1 milliards sur cinq ans, sont financées par le marché du carbone, selon Québec.
De plus, l’annonce de mardi concernant le retour du programme fédéral d’aide ne nuira pas non plus. La même journée, les députés de la Chambre des communes ont défait (à 194 voix contre 141) une motion du Parti conservateur qui demandait au gouvernement fédéral de mettre fin à l’interdiction de vente de véhicules à essence en 2035.
Un «déplacement des ventes»
La proportion de 4 véhicules sur 10 qui étaient électriques au cours du quatrième trimestre de 2024 n’est pas le fruit du hasard. «L’année passée, la voiture électrique a bénéficié d’un déplacement des ventes», commente Frédérick St-Laurent, membre de l’AVEQ en entretien téléphonique.
Il fait partie du trio, avec Jean-François Morissette et Simon-Pierre Rioux, qui décortique les données de la SAAQ. Par ailleurs, l’AVEQ doit payer la société d’État pour obtenir ces données.
«Il y a peut-être des personnes qui se disaient l’année passée: “Je veux changer mon véhicule et je veux acheter un véhicule électrique, disons, en 2025 ou 2026. Mais on va faire ça un peu plus tôt pour avoir les rabais au complet”.»
— Frédérick St-Laurent, membre de l’AVEQ
On se rappelle que les rabais du gouvernement du Québec étaient prévus à la baisse à partir du 1er janvier 2025, de 7000 $ à 4000 $. Mais le programme Roulez vert avait été mis en pause à la mi-janvier pendant deux mois, avec une date de retour au 1er avril.
«Au fédéral, ils ont dit: “On arrête!” et ils n’ont pas donné de date de retour», renchérit M. St-Laurent. «Durant deux des trois mois du [premier] trimestre, j’ai l’impression qu’il y a une très grande partie des gens qui se sont dit: “Je veux m’en acheter un, mais je vais attendre deux mois, puis je vais sauver 4000 $.”»
Toutefois, M. St-Laurent garde un bon espoir quant aux ventes du deuxième trimestre de 2025. «Récemment, Daniel Breton [PDG de Mobilité électrique Canada] a parlé à plusieurs vendeurs. Le portrait est que ce n’est pas revenu à 100 %, mais que c’était drôlement revenu. Ils ne voyaient pas ça trop négatif maintenant», dit-il.
Enfin, il soutient que les baisses de ventes de VÉ du premier trimestre sont survenues auprès des modèles admissibles aux rabais. «Alors que toutes les marques ou les modèles de luxe ont été beaucoup beaucoup moins affectés», appuie-t-il.
Peut-être en raison de la mathématique financière qui penche en faveur des véhicules électriques? «Il y a ça», répond M. St-Laurent.
«Mais il y a aussi tous les autres avantages d’un véhicule électrique qui pèsent dans la balance. Que ce soit la douceur de roulement, le silence de la conduite, etc. Il y a un paquet d’avantages qui, historiquement, ont toujours été associés aux véhicules de luxe aussi, donc un certain confort, un certain agrément, donc c’est un peu pour ça aussi que je dirais que le marché de luxe tend naturellement de plus en plus vers l’électrique», conclut-il.
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