Les autres savent depuis le départ qu’ils resteront sur le seuil de la porte électorale, le 28 avril au soir. Ce qui ne les empêche pas d’y mettre tout leur cœur et leurs idées.
Le Soleil en a rencontré quatre.
Jean-Paul Lussiaà-Berdou
Circonscription? Louis-Hébert
Parti? Nouveau Parti démocratique
Âge? 78 ans
Occupation? Fonctionnaire retraité
Première campagne? Ma première comme candidat… et ma dernière! Mais pas ma première en tant que président et militant de l’association de comté du NPD dans Louis-Hébert.
Tout laisse croire que vous ne serez pas élu. Pourquoi vous présenter? On avait une personne candidate, mais elle a dû se désister à cause de sérieux problèmes de santé. J’ai dit: si vous ne trouvez personne, je peux le faire.
Ce serait terrible de ne pas avoir un candidat NPD, de ne pas avoir un nom qui permet aux gens de voter pour un parti qui a une volonté d’être à gauche.
Là, vous avez un nom. Ça va être difficile, ce sera dur. Mais on pourra se compter chanceux si les gens ont envie de voter NPD.
Pourquoi quelqu’un voterait pour vous? Si les gens réfléchissent bien, ils vont découvrir que Mark Carney ou Pierre Poilievre, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Ça l’était moins du temps de Justin Trudeau, avec tous les défauts qu’il avait.
Mais Mark Carney est un vrai banquier. Un banquier d’affaires, pas un banquier qui dirige une Caisse populaire. Un banquier qui a de hautes visions des stratégies financières internationales, dans un état d’esprit pas mal capitaliste.
C’est pour ça que les gens devraient voter pour moi. Je n’ai pas toujours la même vision que le NPD dans certains détails, mais dans l’ensemble, je suis à l’aise avec ça.
De quoi les gens vous parlent? Les gens sont préoccupés par Trump.
Mais, quand on se présente “candidat NPD”, je donne en exemple un jeune homme qui me dit: ah, c’est sympa! Oui, il faut de la démocratie!
Les négociations avec les États-Unis, c’est une chose. Mais les pays occidentaux devraient se dire: Trump, on s’en fiche! On se met ensemble, on ressuscite l’Organisation mondiale du commerce (OMC), on refait marcher le multilatéralisme.
Daniel Brisson
Circonscription? Québec-Centre
Parti? Parti populaire du Canada
Âge? 55 ans
Occupation? Consultant en informatique à son compte
Première campagne? Ma troisième, après 2019 dans Louis-Hébert et 2021 dans Québec (devenu Québec-Centre).
Tout laisse croire que vous ne serez pas élu. Pourquoi vous présenter? Chaque élection depuis 2005, quand j’ai fait mon premier porte-à-porte au municipal, les gens étaient contents de voir quelqu’un qui les écoute, d’abord, et être une voix pour eux parce qu’ils ne peuvent pas se faire entendre.
On choisit des partis ou des courants de pensée qui nous plaisent et qu’on pense être la meilleure idée. C’est pour ça que je suis avec Maxime Bernier depuis 2018. J’étais avec les conservateurs avant, comme vice-président de la circonscription de Louis-Saint-Laurent avec Gérard Deltell.
La tendance libérale par rapport à Pierre Poilievre, qui a perdu le momentum parce qu’il a voulu appliquer les mêmes politiques, plus à gauche, plus libérales, parce qu’il voulait aller chercher le vote. C’était le plan de match depuis longtemps, ça ne me plaisait pas.
Pourquoi quelqu’un voterait pour vous? Ce n’est pas juste un vote de contestation. C’est un vote pour l’avenir.
C’est un vote pour avoir de meilleures politiques fiscales, de meilleures politiques budgétaires réelles. On ne parle pas juste de baisser les impôts. Avant de faire ça, il faut équilibrer les budgets. Il faut arrêter des dépenses folles.
Il faut avoir quelqu’un au pouvoir qui va pouvoir parler plus fort, plus haut, représenter les gens qui trouvent ça aberrant, tous ces gaspillages-là. Alors pour réduire la dette, les taxes, les taxes et impôts, il faut équilibrer les budgets.
Pour les convictions et pour avoir quelqu’un qui va porter le message. Ça fait peur. Il y a des gens qui ont peur de ça. Mais nos politiques sont claires.
On s’est fait traiter de racistes, xénophobes, transphobes, parce qu’on dénonce l’idéologie woke. On s’assume. On est de droite, absolument.

Annabelle Lafond-Poirier
Circonscription? Beauce
Parti? Nouveau Parti démocratique
Âge? 25 ans
Occupation? Médecin résidente spécialisée en pathologie
Est-ce votre première campagne? Oui, première à vie. Je ne suis pas politicienne de carrière du tout, du tout.
Tout laisse croire que vous ne serez pas élue. Pourquoi vous présenter? Ma conjointe, Britney Ellis Rahman, était impliquée dans le NPD et a été approchée pour se présenter comme candidate en Beauce. Mais elle a dit: ma conjointe serait la meilleure candidate.
J’ai hésité! Mais Britney m’a sorti une citation qui dit que les meilleures personnes pour être leaders, c’est souvent ceux qui le font en hésitant.
Juste en me présentant, ça fait de la représentation. Surtout dans un comté plus conservateur comme la Beauce, où il n’y a pas beaucoup des personnes ouvertement transgenres, ouvertement non binaires.
J’espère qu’il y a des jeunes au secondaire qui vont se reconnaître. Qui vont voir ma photo, ma biographie, se reconnaître et savoir que ce n’est pas un cul-de-sac. Le moment où on fait un coming out, qu’on se présente comme trans, qu’on s’identifie à qui on est, que ce n’est pas fini. On peut devenir médecin, aller en politique, réussir une carrière.
Ça a été tellement un tremplin de finalement me sentir comme moi-même. Je veux envoyer un message à ces jeunes-là, mais aussi à leurs parents qui s’inquiètent.
C’est un message que je veux envoyer à toutes les personnes marginalisées.
Pourquoi quelqu’un voterait pour vous? En tant que médecin et candidate du NPD, je représente un changement pour le meilleur en santé.
La médecine ne commence pas avec les soins de santé. Ça commence avec l’agriculture, ça commence avec se nourrir, ça commence avec l’environnement dans lequel on vit.
Le NPD est le seul parti qui a un programme pour valoriser le travail dans le secteur agricole, augmenter l’éducation en matière agricole, diminuer notre dépendance à la main-d’œuvre étrangère et aux producteurs agricoles étrangers. Donc, moins d’importations, moins de pollution, plus d’aliments locaux.

Johann Queffelec
Circonscription? Portneuf—Jacques-Cartier
Parti? Parti vert du Canada
Âge? 50 ans
Occupation? Arboriculteur élagueur
Est-ce votre première campagne? Oui.
Tout laisse croire que vous ne serez pas élu. Pourquoi vous présenter? Ça fait déjà longtemps que l’environnement me préoccupe.
Ce moment avec Donald Trump, c’est le même genre de moment qu’on a eu avec la pandémie. Des moments qui, malheureusement, éclipsent trop des enjeux qui nous concernent tous.
Trump, c’est un bateau qu’il ne faudrait pas manquer cette fois-ci, comme on l’a fait pour la pandémie. On nous a parlé d’économie locale avec le Panier bleu. Ici, dans la MRC de Portneuf, on a eu la devise portneuvoise. Dans les deux cas-là, ça n’a pas jamais marché.
Moi, c’est de ramener l’économie locale au cœur de notre préoccupation.
Pourquoi quelqu’un voterait pour vous? Parce que je suis transparent. Je suis humain, je suis proche du monde.
C’est l’un des rares partis qui n’est pas prisonnier des dogmes du productivisme. Ça me ressemble parce que c’est le genre humain, donc on est proche.
Par rapport à mon expérience personnelle de la maladie, j’ai eu deux cancers, on voit que quand on apprend à changer, on fait vraiment avancer beaucoup les choses. Parfois, ça peut paraître insurmontable. Mais moi, les montagnes, j’aime bien les gravir.
La maladie, c’est une montagne. Et la précarité, la détresse mentale, les dépendances, tous ces événements qui arrivent à 70 % de la population, je pense que c’est pour leur dire: regardez, moi je suis ici, je suis là pour vous aider, pour vous accompagner dans votre épanouissement. On est tous faits de la même matière.
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