5:29 pm - 19 juin, 2025

L’annonce de son intronisation est tombée cette semaine, mais Bolduc a été mis au parfum en octobre dernier, lors d’une rencontre du comité de sélection des candidats dont il fait partie.

Lorsque son nom avait été évoqué, dans les dernières années, le natif de Boischatel avait mis cartes sur table avec ses collègues. «Je leur avais dit que, tant que je serais sur le comité, je refusais que mon nom soit dans la discussion», raconte-t-il.

Ses homologues ne l’ont pas écouté. La longue feuille de route de l’homme de 73 ans, un ancien recruteur des Olympiques de Hull (1981 à 1990) devenu recruteur-chef et directeur général des Harfangs de Beauport (1990 à 1997), puis, DG des Remparts de Québec (1997 à 2003), a convaincu tout le monde.

Pour faire diversion, ses collègues l’ont invité à déjeuner et lui ont offert de le conduire aux bureaux de la LHJMQ à Boucherville, mais Raymond Bolduc tenait à aller dormir chez son frère à Montréal. Quand il s’est pointé au bureau, tout le monde était déjà en train de travailler, ce qui a éveillé des soupçons.

Assommé, mais fier

L’ancien préfet de discipline de la LHJMQ dit avoir été «assommé et surpris» d’apprendre qu’il entrerait au Temple de la renommée de la LHJMQ en même temps que Mathieu Benoit, Corey Crawford. Claude Julien et Patrick Lebeau, le 17 septembre prochain.

Le mot qui décrit le mieux ce qu’il ressent depuis l’annonce? Fierté. «Tu te poses quand même la question : “Pourquoi moi plus que d’autres?”» observe-t-il.

«Il y en a plein d’autres qui méritent aussi d’être là, mais je le prends avec fierté.»

—  Raymond Bolduc, membre du Temple de la renommée de la LHJMQ en septembre prochain

Même si les Remparts ont été l’équipe la plus marquante de sa vie professionnelle, Raymond Bolduc croit que ce sont ses années passées à la LHJMQ qui ont dû peser le plus lourd à la table du comité chargé d’identifier les futurs intronisés.

L’ex-commissaire, Gilles Courteau, lui a confié un rôle de directeur des opérations hockey, et il est ensuite devenu directeur à la sécurité des joueurs, un poste révolutionné par les avancées technologiques.

«Ç‘a été la partie de la job la plus difficile, avec le plus de pression, de dire celui qui frappait en relève de Maurice Filion. Quand je suis arrivé, je me suis donné comme mission d’éliminer les gestes dangereux, les coups à la tête, les mises en échec par derrière et dans l’angle mort et les cas d’agressions.»

Fier de Chouinard

Lorsque le retraité du hockey regarde la LHJMQ actuelle, il ne peut s’empêcher d’éprouver un grand sentiment de fierté en voyant son dauphin, Éric Chouinard, marcher dans ses pas. Bolduc croit que l’ancien premier choix du CH est son plus beau legs à l’heure actuelle.

«Ce fut peut-être l’une des meilleures décisions de ma carrière, insiste-t-il en assurant ne pas s’ennuyer de son ancien boulot. Je trouve qu’il fait un travail formidable, son implication est bonne, il a un excellent jugement. L’élève a dépassé le professeur!»

Inondé de messages de félicitations dans les derniers jours, Raymond Bolduc craint d’être émotif lorsqu’il franchira les portes du Théâtre Manuvie, à Brossard, l’automne prochain.

«C’est une vie passée loin de la maison et pendant toute cette carrière, il faut que tu te rappelles qu’il y a eu des gens très compréhensifs pour te permettre de vivre ta passion», dit-il en référence à sa femme, Hèlène Dufresne, son pilier.

En rafale

Sa meilleure transaction: Jamie Bird et un choix de 10e tour aux Olympiques de Hull en retour d’Éric Dazé et un choix de 8e tour.

«On l’aimait beaucoup avant le repêchage, mais Hull l’avait repêché avant nous, dit Raymond Bolduc à propos de Dazé. Dès que ce fut possible, on est allé le chercher et il est devenu un excellent joueur.»

Sa meilleure sélection au repêchage: Simon Gagné, au 10e rang du repêchage de 1996. L’attaquant des Harfangs a récolté. 601 points en carrière dans la Ligue nationale de hockey.

«J’ai toujours dit que sur cinq choix de repêchage, il y en a tout le temps un qui te donne beaucoup plus que tu pensais, il y en a deux qui te donne ce que tu pensais, et il y en a deux qui sont en bas de ce que tu pensais. Si tu fais mieux que ça, tant mieux, et en bas de ça, ce n’est pas bon.»

Son dossier le plus difficile: la suspension de Patrice Cormier pour sa mise en échec sur Mikaël Tam. L’attaquant des Huskies de Rouyn-Noranda avait été suspendu pour le reste de la saison et des séries.

«C’était un dossier lourd, avec beaucoup de pression qui venait des journalistes de Québec, des Remparts et du monde politique. Est-ce qu’on a pris toutes les bonnes? Peut-être pas à 100%. Je crois que j’aurais dû préciser le nombre de parties. Le reste, j’étais capable de vivre avec.»

Des amitiés marquantes: Serge Larochelle, Gilles Courteau et Richard Trottier

«J’ai commencé avec Serge comme recruteur à Hull. On a tous les deux quitté pour Beauport, on a travaillé avec les Remparts, et on est encore amis. Gilles Courteau et moi avons développé une amitié sincère. Dans mon rôle à la LHJMQ, j’ai découvert la passion des arbitres. On a développé de bons liens, lui et moi, on était peut-être les deux personnes les plus critiquées à la ligue.»

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Le Soleil est un quotidien francophone de Québec. Fondé le 28 décembre 1896, il est publié en format compact depuis avril 2006.

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