Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy, a lancé un appel fort en faveur d’une action collective pour la souveraineté vaccinale africaine, à l’ouverture du segment ministériel du Forum régional de haut niveau sur la vaccination en Afrique, qui se tient à Dakar depuis le vendredi 17 octobre 2025.
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Dans un discours très remarqué, le ministre a insisté sur l’urgence de renforcer la production locale de vaccins et les financements domestiques, une démarche qu’il qualifie de « deuxième indépendance de l’Afrique », reprenant la vision du Dr Jean Kasseya, Directeur général d’Africa CDC.
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Plus de 90% des vaccins utilisés en Afrique sont importés
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 Le Dr Sy a d’abord exprimé sa « profonde gratitude » à l’endroit des partenaires clés, notamment Africa CDC, la Commission de l’Union africaine, Gavi, l’OMS et l’UNICEF, saluant leur « leadership collectif » dans le soutien aux programmes de vaccination et le renforcement de la souveraineté sanitaire du continent. « Ce forum s’ouvre dans un contexte où la souveraineté vaccinale du continent est plus que jamais à l’ordre du jour », a-t-il déclaré.
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​M. Sy a mis en lumière un paradoxe persistant : « Plus de 90% des vaccins utilisés en Afrique sont encore importés, alors qu’un enfant africain peut être privé de vaccins sans cesse ». Loin d’être une simple statistique, ce chiffre est selon lui « un appel à l’action, à la solidarité et à la responsabilité collective ».
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​Il a souligné que le thème du forum, « La vaccination pour une Afrique de l’Ouest en milliers de centaines d’années, un engagement d’innovation et d’équité », traduit l’esprit du moment, visant « un engagement politique durable, une innovation portée par la science africaine et une équité sociale qui garde à chaque enfant… le droit d’être protégé ».
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​Le Sénégal, pays hôte, montre l’exemple en réaffirmant son engagement en consacrant 10% de son budget national à la santé. Selon le ministre, ce geste est une « affirmation de l’essence de l’État ».
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​Pour Ibrahima Sy, le Forum de Dakar doit déboucher sur des actions concrètes : « Les experts échangeront sur les innovations et les défis opérationnels. Les ministres porteront la voie politique du changement et les chefs d’État adopteront la déclaration de Dakar, un texte d’engagement fort pour la vaccination et la souveraineté sanitaire en Afrique de l’Ouest ». ​
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Cette déclaration, très attendue, est pressentie comme un « tournant dans la gouvernance de la santé publique africaine ».
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Garantir la continuité des financements domestiques
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 Au-delà de l’aspect sanitaire, le Dr Sy a élevé la vaccination au rang d’acte social et économique. « La vaccination n’est pas seulement une mesure de santé publique. C’est un acte de justice, d’équité et de dignité », a-t-il affirmé, soulignant que « chaque enfant vacciné est une victoire contre la maladie, contre le décès prématuré, contre la pauvreté et contre l’économie sociale ».
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​Il a appelé à des mesures concrètes pour l’avenir : « Nous devons désormais renforcer la confiance des communautés, garantir la continuité des financements domestiques, encourager les investissements du secteur privé et de la diaspora africaine, et promouvoir les innovations locales dans la production et la distribution des vaccins ».
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​Dr Ibrahima Sy a conclu en inscrivant cette ambition dans la vision nationale du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Dans le cadre de l’agenda de transformation « Sénégal 2050 », la santé et le capital humain sont considérés comme un « socle de développement équitable et durable dont la vaccination est appelée à jouer un rôle important ».
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 En déclarant ouvert le segment ministériel, il a réaffirmé son souhait de voir émerger, il a exprimé la volonté d’une « Afrique capable de produire ses vaccins, de financer ses programmes et de protéger ses enfants ».
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