Alors que la fête de la Saint-Jean-Baptiste approche, les festivités pourraient être perturbées par un mouvement de grève au sein de la Société des établissements de Plein air du Québec (SÉPAQ). Les employés syndiqués iront manifester si aucun terrain d’entente n’est trouvé avec l’employeur dans les prochains jours.
Si elle se concrétise, cette grève deviendrait le deuxième arrêt de travail majeur à secouer la SÉPAQ au courant de la dernière année.
Pour l’instant, les négociations se poursuivent, mais le syndicat laisse entendre qu’un mandat de grève sera définitivement déclenché si aucune avancée significative n’est retenue.
«Le salaire minimum nous rattrape»
Frédérick Dagenais énonce que le salaire des employés reste au cœur des revendications.
Présentement, le salaire des employés à la SÉPAQ varie entre 16,70 $ et 34,25 $ de l’heure, selon le poste occupé. Bien que ces chiffres soient exacts, M. Dagenais souligne que les hausses salariales restent largement insuffisantes. Il insiste aussi sur la nécessité d’un rattrapage équitable, évoquant le taux de 17,4% qui avait été récemment accordé dans le secteur public.
Ce dernier s’applique sur cinq ans dans le cadre d’une nouvelle convention collective, et inclut des augmentations de salaire d’environ 3 % par an, reflétant les efforts et l’importance des employés dans le réseau public.
Au-delà des pourcentages, c’est le manque de reconnaissance qui alimente également le mouvement. «On dit souvent que notre travail c’est comme des vacances payées […] On n’est pas des vacanciers, j’ai l’impression qu’on [ne] nous prend pas au sérieux, et ça, ça fâche», affirme Frédérick Dagenais.
Le président estime que les vraies discussions avec le patronat n’auraient débuté que dans la dernière semaine. Ce manque de précipitation dans les négociations laisse peu de place à l’optimisme pour celui-ci. «On dirait que j’ai un peu moins d’espoir», a-t-il confié.
Si une entente n’est pas conclue, la semaine de construction pourrait devenir le prochain point de bascule.
Un «secret mal gardé», selon M. Dagenais, qui assure que les moyens de pression poursuivront tant qu’une décision favorable n’est pas prise.
«C’est des sacrifices des deux côtés de faire cette grève-là […] les gens sont là parce que ça leur tente d’être là», conclut-il, soulignant l’engagement des membres.
L’autre côté de la médaille
Malgré les tensions la direction de la SÉPAQ se veut rassurante. Simon Boivin, vice-président au marketing et aux relations clients, reste «dans l’optique que ça fonctionne» entre les deux parties prenantes.
«Il faut se concentrer sur le positif», dit-il, préférant mettre l’accent sur la volonté de parvenir à un terrain d’entente.
M. Boivin assure également qu’en cas de perturbations causées par une grève, les clients ne seront pas laissés sans solution.
Des mesures de compensation ou de remboursement sont prévues pour les séjours touchés par des services annulés ou réduits. Il indique qu’ils avaient «prévu des modalités pour l’éventualité d’un règlement de dernière minute». Il estime également qu’environ 5000 individus pourraient être impactés.
Parmi les parcs qui risquent d’être touchés en Estrie et dans les environs, on compte notamment Orford, Mégantic, Yamaska et les Voltigeurs. Frontenac pourrait aussi être concerné, bien qu’aucune confirmation officielle n’ait encore été donnée.
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