À peine ai-je tourné le dos dans le cadre de « Africa Energy Forum », à Cape Town, vous vous prêtez à votre petite chorégraphie médiatique « déguisée en question écrite ».
Vous confondez vacarme médiatique et action publique. 𝐋𝐞 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐞𝐬𝐭 𝐯𝐞𝐧𝐮 𝐝𝐞 𝐦𝐞𝐭𝐭𝐫𝐞 𝐟𝐢𝐧 𝐚𝐮 𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭𝐚𝐜𝐥𝐞. Rideau.
Votre récente question écrite au ministre des Finances portant sur le dossier AEE POWER révèle de manière frappante votre méconnaissance du dossier ainsi que votre déficit de compréhension du mécanisme de délivrance des garanties dans les marchés publics. Inquiétant pour un ancien ministre de la République.
Je n’ai pas l’intention de répondre à la place du Ministère qui l’a bien fait d’ailleurs dans la note explicative ci-dessous. Cependant, je tiens à exposer clairement que votre démarche n’est rien d’autre qu’une manœuvre purement politicienne.
Si vous vous souciez véritablement de la gestion de nos finances publiques, pourquoi défendre sans relâche des hommes véreux capables de surfer sur des pratiques de surfacturation et de crimes financiers pour s’enrichir sur le dos des Sénégalais ? Pourquoi acceptez-vous que ces hommes vous enjoignent des arguments douteux ; (comme l’évocation du Code CIMA) caduques, démantelés à plusieurs reprises ; comme un enfant devant son maître ? En quête de gains politiques, vous semblez désormais prêt à tout, quitte à pactiser avec le « diable ». Vous savez parfaitement que vous défendez les ripoux, mais vous comptez sur le bruit pour couvrir le mensonge.
Il ne vous reste désormais qu’à contester la validité des garanties qui, de surcroît, est l’argument d’un camp qui ne cherche qu’à sauver ses propres intérêts au détriment du monde rural, dans une tentative désespérée de freiner un projet d’envergure qui devra électrifier 1 740 localités du pays, former de jeunes étudiants en alternance, tout cela suite à une renégociation. Peine perdue.
Le projet est en cours d’exécution. Pour information, 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐨𝐛𝐣𝐞𝐜𝐭𝐢𝐟 𝐝’𝐞́𝐥𝐞𝐜𝐭𝐫𝐢𝐟𝐢𝐞𝐫 𝟒𝟎 𝐥𝐨𝐜𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́𝐬, 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐜𝐚𝐝𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭 𝐀𝐄𝐄 𝐏𝐎𝐖𝐄𝐑, 𝐝’𝐢𝐜𝐢 𝐟𝐢𝐧 𝐣𝐮𝐢𝐧 𝐚 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐚𝐭𝐭𝐞𝐢𝐧𝐭. 𝟒𝟐 𝐥𝐨𝐜𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐝𝐞́𝐣𝐚̀ 𝐞́𝐥𝐞𝐜𝐭𝐫𝐢𝐟𝐢𝐞́𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝟒𝟎 𝐩𝐫𝐞́𝐯𝐮𝐞𝐬. Ces premières 42 localités seront mises en service dans les jours à venir. D’ici la fin de l’année 2025, 360 localités seront électrifiées dans le cadre du même projet.
En dépit de vos attaques infondées, de vos questions sans consistance, de votre obsession à dénicher la petite bête, nous avançons. Nous continuerons de servir le peuple sénégalais avec efficacité. Nous électrifions le monde rural, pendant que vous polémiquez sans effet. L’ASER a dénoncé un scandale, a corrigé un contrat, a défendu les intérêts du Sénégal, a pris toutes les mesures nécessaires pour sauver un projet et restituer aux Sénégalais ce qui leur revient de droit. Au milieu du premier semestre de cette année, nous sommes à plus de 320 localités rurales électrifiées (en moins d’un semestre), là où vous peiniez à dépasser la centaine en une année entière. Voilà qui est factuel.
Je tiens à vous renouveler publiquement mon invitation à un débat sur le dossier au lieu et à la date de votre choix. Comme promis, je mettrai, préalablement, à votre disposition toute la documentation en rapport avec le Contrat AEEPOWER EPC – ASER. Vous souhaitez connaître la vérité ? Honnêtement ? Je vous ouvre grand les portes. Venez débattre.
Dans votre question écrite, vous listez soigneusement les garanties d’avances (de démarrage, au titre des dépenses engagées et de bonne exécution) dans un tableau. C’est bien. Il fallait ajouter que ces garanties ont été émises le 𝟐𝟎 𝐦𝐚𝐫𝐬 𝟐𝟎𝟐𝟒, avant l’élection présidentielle, avant l’élection du nouveau Président, avant l’arrivée du nouveau gouvernement, 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐦𝐚 𝐧𝐨𝐦𝐢𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐧 𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐃𝐆 𝐝𝐞 𝐥’𝐀𝐒𝐄𝐑 𝐞𝐧 𝐣𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟒. Un “détail” qui, à lui seul, démonte toute votre fable bancale. De plus la demande de paiement des avances a été introduite par l’ancien DG de l’ASER, le 𝟐𝟐 𝐦𝐚𝐫𝐬, deux jours seulement avant l’élection présidentielle. Vous avez bien lu !
Vous insinuez que la SONAC n’a daigné répondre à l’interpellation de l’ARCOP ? C’est faux. Et c’est grave de l’ignorer.
Pour votre gouverne, la SONAC a répondu non pas une, mais deux fois.
Une simple vérification aurait suffi, Monsieur le député, pour savoir tout cela et plus. Mais vous avez préféré la mise en scène, le théâtre, le show sur réseaux sociaux. Cette démarche, loin de vous sortir du trou noir dans lequel le peuple vous a confiné, vous y enfonce davantage. C’est une démarche politicienne insincère, empreinte d’amateurisme. Je vous avais tendu la main, espérant un débat digne. Mais puisque vous préférez les postures aux preuves, là je vous suggère du « bon sens » pour que vous vous posiez les bonnes questions afin d’avoir les bonnes réponses.
𝐋𝐞 𝐯𝐫𝐚𝐢 𝐬𝐜𝐚𝐧𝐝𝐚𝐥𝐞 𝐧’𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐥𝐚̀ 𝐨𝐮̀ 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐨𝐢𝐧𝐭𝐞𝐳 𝐥𝐞 𝐝𝐨𝐢𝐠𝐭, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐥𝐚̀ 𝐨𝐮̀ 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐞́𝐯𝐢𝐭𝐞𝐳 𝐬𝐨𝐢𝐠𝐧𝐞𝐮𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐠𝐚𝐫𝐝𝐞𝐫. Le dossier OS Myna, vous vous en rappelez ? Un jour, peut-être, aurez-vous le courage d’en édifier les Sénégalais. Pour rappel, un contrat de 𝟔𝟎 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐚𝐫𝐝𝐬 𝐝𝐞 𝐅𝐂𝐅𝐀 𝐜𝐞𝐧𝐬𝐞́ 𝐞́𝐥𝐞𝐜𝐭𝐫𝐢𝐟𝐢𝐞𝐫 𝟏 𝟏𝟒𝟒 𝐥𝐨𝐜𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́𝐬 𝐞𝐧 𝟏𝟐 𝐦𝐨𝐢𝐬. À ce jour, 10 ans après, seulement 𝟑𝟔𝟖 𝐥𝐨𝐜𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐞́𝐥𝐞𝐜𝐭𝐫𝐢𝐟𝐢𝐞́𝐞𝐬 𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝟒𝟓 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐚𝐫𝐝𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐝𝐞́𝐜𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞́𝐬. Voilà un véritable scandale. Et cela, sans même parler des irrégularités dans les décaissements et dans les procédures qui entourent ce marché.
À l’époque, c’était vous le Ministre de Tutelle de l’ASER, donc un acteur de premier plan. Cette responsabilité vous ne pouvez pas vous en débarrasser. Elle vous suivra comme une ombre. Enterrez-la la nuit, au grand jour elle réapparaît.
Jean-Michel SENE
Directeur Général de l’ASER.
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