Alors que le Sénégal célèbre l’entrée en production de son premier baril de pétrole à Sangomar, la réalité des contrats d’exploitation tempère les espoirs de retombées immédiates. Entre remboursements d’investissements, charges d’exploitation et partage inégal du « profit oil », l’État devra patienter avant de toucher une part significative des revenus.
Le rêve pétrolier sénégalais devra encore attendre. Invité mercredi soir sur la TFM, Khadim Bamba Diagne, Secrétaire général du COS-PETROGAZ, a rappelé que l’État ne percevra pas immédiatement les revenus du pétrole et du gaz. Priorité au remboursement des investissements, aux dettes et aux charges d’exploitation, a-t-il précisé dans une déclaration relayée par ViePubliqueSN.
« Les premiers revenus ne seront pas immédiatement disponibles pour l’État. Il faudra d’abord rembourser les investissements consentis par les compagnies, honorer certaines dettes et réduire les charges d’exploitation », a-t-il expliqué.
Sur le champ offshore Sangomar, opéré par le géant australien Woodside, la structure du contrat de partage de production est claire :
75 % de la production est consacrée au « cost oil », c’est-à -dire au remboursement des coûts initiaux liés aux investissements et à l’exploitation.
Les 25 % restants, appelés « profit oil », sont répartis entre l’État et les entreprises contractantes.
Mais même cette part de profit ne revient pas majoritairement à l’État. Pour une production quotidienne située entre 50 000 et 100 000 barils – ce qui correspond aux prévisions pour Sangomar – les entreprises reçoivent 80 % de cette part, contre seulement 20 % pour l’État sénégalais.
Au sein de ces 80 % attribués aux contractants, Woodside détient 82 %, tandis que PETROSEN, la société nationale, ne dispose que de 18 %.
Une configuration qui, selon certains analystes, limite à court terme les retombées directes pour les finances publiques. Le vrai bénéfice pour le Sénégal n’interviendra qu’une fois ces coûts amortis, ce qui pourrait prendre plusieurs années.
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