6:54 am - 19 juin, 2025

«Ce n’est pas bon pour les Augustinois», tranche en entrevue au Soleil le maire Sylvain Juneau.

Les représentants des Villes de Québec et de L’Ancienne-Lorette ont voté en faveur d’une nouvelle formule de calcul pour la répartition des dépenses partagées, en séance du conseil d’agglomération, mercredi. Seul le maire de Saint-Augustin-de-Desmaures s’y est opposé.

Le nouveau règlement sur les quotes-parts a tout de même été adopté et doit entrer en vigueur incessamment.

La part à payer par les villes défusionnées pour les services communs comme le transport collectif et la sécurité publique sera désormais calculée selon un montant de base. Des ajustements annuels basés notamment sur la population, le potentiel fiscal et l’indice des prix à la consommation (IPC) composeront aussi la facture.

La quote-part à payer par L’Ancienne-Lorette en 2025 lui coûtera 3,1 millions moins cher que prévu. À Saint-Augustin-de-Desmaures, l’économie se chiffrera à 5,6 millions cette année.

Cette entente, vantée par Québec et L’Ancienne-Lorette, devait permettre de mettre fin à près de deux décennies de litiges et de contestations judiciaires.

Le RTC, «le nerf de la guerre»

Or, pour Saint-Augustin-de-Desmaures, «ce n’est pas bon d’embarquer là-dedans», estime le maire Sylvain Juneau.

L’exclusion de la contribution au Réseau de transport de la Capitale (RTC) de la quote-part fixe constitue, selon lui, «le nerf de la guerre».

Avec une contribution au RTC qui a déjà augmenté de 40 % et de forts coûts d’électrification de la flotte anticipés, M. Juneau juge que le caractère «stable» et «prévisible» souhaité dans l’entente n’est pas respecté.

«Même si les coûts du RTC explosent comme on le prévoit et que, conséquemment, la quote-part de Saint-Augustin-de-Desmaures augmente encore de façon déraisonnable à la suite de l’adoption du règlement, il n’est pas question de taxer l’immatriculation des automobilistes pour compenser», s’engage-t-il par ailleurs.

Il critique aussi le fait que les villes liées ne touchent plus leurs parts des surplus de la ville centre, de même que le montant de base, fixé par un «calcul vaseux basé sur le potentiel fiscal».

«On casque! On paie presque le double pour une population équivalente.»

—  Sylvain Juneau, maire de Saint-Augustin-de-Desmaures

Saint-Augustin s’explique mal la position de la Ville de L’Ancienne-Lorette. «C’est fascinant d’être content d’un règlement aussi contraignant et néfaste pour nous», accuse le maire Juneau, reprochant également à ses homologues des deux autres villes d’avoir fait preuve d’empressement dans ce dossier.

«Ça aurait pu aller à l’automne, il n’y a pas d’urgence tant qu’à moi. De dire qu’on embarque vite et qu’on va voir la ministre pour mettre ça dans une loi, non. Les dossiers réglés de façon urgente, ça me titille toujours un peu.»

«Qu’il débarque!»

Malgré le refus de la Ville de Saint-Augustin-de-Desmaures d’approuver le règlement, les Villes de Québec et de L’Ancienne-Lorette ont toujours l’intention de demander au gouvernement du Québec d’intégrer les nouvelles modalités dans une loi «afin de pérenniser l’entente» et de la rendre exportable à d’autres agglomérations.

Dans une première réaction, le maire de L’Ancienne-Lorette s’est tout de même avoué «déçu» du vote de son voisin. «Ça fait des mois qu’il est campé sur sa position et il n’a rien proposé depuis, il est seulement dans l’opposition.»

«Depuis 20 ans, c’est L’Ancienne-Lorette qui a piloté la cause [devant les tribunaux] et Saint-Augustin a toujours ramassé le gros lot sans investir. Aujourd’hui, alors qu’il pourrait mettre l’épaule à la roue, il n’embarque pas», déplore Gaétan Pageau.

«C’est le jour et la nuit avec l’ancienne façon de faire et c’est au bénéfice des citoyens des trois villes, quoi qu’en dise le maire de Saint-Augustin.»

—  Gaétan Pageau, maire de L’Ancienne-Lorette

Comme solution pour voir son collègue de Saint-Augustin-de-Desmaures se rallier, M. Pageau lui suggère de «débarquer» du RTC.

«S’il veut se départir du service du RTC et que ça ne lui convient pas, je vais l’aider. Qu’il débarque, qu’il enlève le RTC à Saint-Augustin, il s’organisera. S’il dit que c’est trop cher, c’est qu’il pense qu’il peut avoir moins cher ailleurs», lance-t-il.

Saint-Augustin-de-Desmaures aurait 30 jours pour contester le règlement adopté mercredi.

Mais «trop tôt pour parler de la suite» et des recours qui pourraient être envisagés, laisse planer le maire Sylvain Juneau.

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Le Soleil est un quotidien francophone de Québec. Fondé le 28 décembre 1896, il est publié en format compact depuis avril 2006.

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