Plongée dans la musique très jeune, elle développe son art jusqu’à l’obtention d’un doctorat en musique alors qu’aujourd’hui, elle prête son grand talent de violoniste à l’Orchestre du Centre national des arts (OCNA).
Originaire de Joliette, haut lieu de la musique traditionnelle, Marjolaine fait partie de la même lignée que Yves Lambert, le fondateur du célèbre groupe de musique trad La Bottine souriante.
Son frère, Frédéric Lambert, trace également son chemin dans la musique classique à titre d’altiste.
«Il y a beaucoup de musiciens dans ma famille et mon entourage, mais mes parents n’en font pas partie, confie-t-elle lorsque Le Droit l’a rencontré après une répétition avec l’OCNA au Suntory Hall, à Tokyo. Mon père travaille pour la Bridgestone/Firestone, mais mes parents ont eu cette ouverture d’esprit de me laisser aller à ma passion pour la musique, tout comme mon frère.»
La route de l’apprentissage
Tous avaient remarqué son talent naturel très jeune, ce qui l’a menée à joindre les rangs du studio de Johanne Arel et de Raymond Dessaints au Conservatoire de musique de Montréal. Diplôme en main, elle s’inscrit à l’Université McGill alors que sa mineure en mandarin lui permet de participer à une tournée de l’Orchestre de la Francophonie en Chine à titre de second violon solo.
Une fois son baccalauréat avec spécialisation acquis, elle poursuit ses études à la maîtrise à l’Université Yale, où elle étudiera avec Ani Kavafian. Elle s’y est épanouie en tant que violon solo de l’Orchestre philharmonique de Yale et finaliste du Concours de concertos Woolsey. Marjolaine a tissé de solides collaborations avec des compositeurs contemporains ; elle a créé, avec le maestro Julian Wachner, Novus NYC, un orchestre dévoué à la musique nouvelle au sein duquel elle siège à titre de violon solo. Elle a eu l’occasion de créer des œuvres de David Lang, Bernard Rands et Christopher Theofanidis.
Sa passion pour la nouvelle musique l’a amenée à entreprendre, à l’Université McGill, un doctorat en musique axé sur le violon électrique.

La route de la scène
Marjolaine s’est produite en tant que soliste sous la direction de nombreux chefs d’orchestre dont Yuli Turovsky, Peter Oundjian et Shinik Hahm.
À titre de chambriste, elle a souvent été invitée par Les Violons du Roy, I Musici et l’Arcos Chamber Orchestra.
Marjolaine a intégré l’OCNA en 2016, presque en même temps que le maestro Alexander Shelley.
La violoniste ne tarit pas d’éloges pour l’orchestre ottavien, rappelant que ses musiciens forment une grande famille où le plaisir de jouer couplé au professionnalisme de toute l’équipe la comble à tous les points de vue.
«C’est un réel plaisir de jouer dans cet orchestre, estime-t-elle. Premièrement, se sont tous et toutes d’excellents musiciens. Chacun peut apporter sa touche personnelle à l’orchestre et aux œuvres que l’on joue. C’est ce qui me plait ici. On a tous notre place et au fil du temps, on a vraiment développé une belle complicité.»
Marjolaine se souvient très bien de son arrivée avec l’OCNA alors dirigé par Pinchas Zukerman.
«Dès que je suis arrivée ici, on m’a accueilli chaleureusement, se souvient-elle. J’ai tout de suite été mise à l’aise, ce qui a grandement facilité mon intégration. Aussi, de pouvoir grandir musicalement et professionnellement avec un maestro de la trempe d’Alexander Shelley et un immense privilège. Je suis une bien meilleure musicienne aujourd’hui, grâce à lui et à tous les membres de l’orchestre.»
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