Prenant part à ces concertations, Mamadou Lamine Dianté, président du Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS), a, à l’entame de ses propos salué l’initiative du ministère de la Communication qui s’inscrit, selon lui, dans une « dynamique salutaire de dialogue social et de paix durable ». Par ailleurs, il a insisté sur la responsabilité des médias, la régulation du secteur et les défis économiques de la presse.
Des concertations sincères et constructifs
Abordant les conditions de travail dans les médias, et les défis auxquels sont confrontés les acteurs de presse, le président du Haut Conseil du Dialogue Social a souligné que les conditions économiques dans lesquelles évoluent les médias impacts directement, « leur indépendance et sur leurs qualités éditoriales ». « L’écosystème du secteur de la presse n’est jusqu’à présent pas encore propice à la promotion du travail descente et à la compétitivité économique des entreprises. Les conditions économiques dans lesquelles évoluent les médias impacts directement, leur indépendance, leur qualité éditoriales et leur résilience », a fait savoir Dianté invoquant ainsi l’urgence « d’engager des concertations sincères et constructif sur le model économique, la transparence des financements et la juste rémunération du travail journalistique ».
En poursuivant ses propos, Mamadou Lamine Dianté a souligné la nécessité de repenser les modèles de concertation et d’adopter une régulation qui concilie liberté et responsabilité. « Loin d’être une contrainte ou une tentative d’asphyxie, la régulation des médias constitut plutôt un levier conciliant la liberté et la responsabilité de la presse. Et dans une démocratie véritable réguler ne signifie point censurer mais garantir que tous les acteurs évoluant dans un cadre éthique équitable et respectueux des droits fondamentaux. La régulation est d’autant plus urgente qu’aujourd’hui, le cyber espace est à la fois un lieu de liberté et un champ de vulnérabilité. Et en cela nous sommes tous interpellés face à la nécessité de repenser le model en vue de réinventer le cadre de concertation entre le gouvernement, les plateformes numériques, la société civile et les citoyens. Il est urgent de forger un consensus autour de l’édification et du renforcement d’une conscience numérique commune et d’en intégrer l’assistance dans le dispositif juridique et règlementaire applicable », a -t-il précisé.
Par ailleurs, Mamadou Lamine Dianté a appelé les professionnels de médias à  faire preuve de discernement dans le traitement des informations en imposant leur vocation de « contrepouvoir ».
« La presse doit assumer pleinement sa vocation de contrepouvoir vis-à -vis des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire »
Car, dit-il; « autant le gouvernement pourrait exprimer ces attentes, en termes de disponibilité de medium de vulgarisation des politiques publiques en vue de leur appropriation, autant les citoyens nourriraient des aspirations à faire véhiculer leurs préoccupations en direction des pouvoirs publiques et autant ceux qui aspirent à accéder aux fonctions électives manifesteront des velléités de s’adosser à la presse pour diffuser leur vision politique ».
A la croisée de toutes ces ambitions, souvent opposées, poursuit-il, « il revient à la presse en toute responsabilité et réellement à équidistance d’assumer pleinement sa vocation de contrepouvoir vis-à -vis des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Au regard de l’indépendance et du pluralisme inerrant à la nature même de la presse, l’exercice de cette vocation de contrepouvoir pourrait conduire naturellement à l’orientation des organes de presse vers des lignes éditoriales différentes ».
Toutefois, selon lui, « au-delà de cette diversité, et dans un contexte plus que jamais marquée par l’émergence des réseaux sociaux, il convient de s’accorder sur les voies les plus indiquées pour palier les incidences négatives sur les médias et faire la promotion d’une information intègre et crédible, la cohésion nationale et sur la préservation de la vie privée du citoyen ».
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