Pendant que le gouvernement Legault peine à livrer ce projet, les libéraux affirment qu’il déposeront une réforme dans la première année d’un éventuel mandat, et «en discutant dès le jour un avec les Premières Nations», a assuré M. Rodriguez.
«C’est parce que c’est difficile qu’on doit être là pour nos régions. Parce que c’est difficile, on doit être là pour nos travailleurs», a-t-il affirmé en référence aux déclarations récentes de la députée Maïté Blanchette Vézina, qui portait ce dossier comme ministre des Ressources naturelles jusqu’à son limogeage en septembre dernier.
L’abandon du projet de loi sur la réforme forestière a été annoncé quelques jours plus tard par le premier ministre, qui promettait de «repartir à zéro». Mme Blanchette Vézina a par la suite dénoncé que, derrière les portes closes, François Legault ne croit pourtant plus pouvoir mener ce dossier à terme avant les prochaines élections puisqu’il est «trop difficile», selon des propos qu’elle lui attribue. Depuis, l’incertitude plane sur la livraison de cette réforme.
Pendant ce temps, «on continue de perdre des emplois, on a des travailleurs qui se retrouvent au chômage», a alerté le député libéral de Pontiac, André Fortin. L’industrie forestière québécoise peine à rester compétitive dans ce contexte, identifie l’élu de l’Outaouais.
«Ça fait sept ans que le gouvernement de la CAQ promet des changements au régime forestier. […] Ils ont présenté en catastrophe un régime forestier tout croche. Il y a un premier ministre qui a tout fait pour torpiller son propre régime forestier, alors qu’il y avait des ministres qui étaient prêts à faire des consultations, qui étaient prêts à faire des allègements, qui étaient prêts à parler aux Premières Nations. C’est un gâchis complet», a dénoncé mercredi André Fortin.
Le dossier s’est complexifié au cours de l’été avec l’apparition de barricades sur certains chemins forestiers en réponse au projet de loi sur cette réforme, provoquant des tensions dans les communautés.
Des régions abandonnées, selon PLQ
C’est après une tournée des régions du Québec, et particulièrement un arrêt à Chibougamau, où l’industrie forestière est centrale, que le PLQ dit constater une «inquiétude» et même un sentiment «d’être abandonné par le gouvernement du Québec», a aussi rapporté son chef, Pablo Rodriguez.
Même en voulant accoucher d’une nouvelle réforme, les libéraux assurent du même coup qu’ils n’auront pas à repartir le processus de zéro. «Il y a du travail qui a été fait, il y a eu certaines consultations, je m’en suis rendu compte sur le terrain. Ils [le gouvernement] n’ont pas tenu compte souvent de ce qui a été dit, mais il y a une base sur laquelle on peut travailler», a commenté Pablo Rodriguez.
André Fortin pointe aussi le sommet Pour vivre de la forêt, qui s’est tenu en mai dernier au Saguenay et qui a regroupé notamment «des travailleurs de la foresterie, des Premières Nations, des propriétaires de pourvoiries». Ensemble, ils ont dégagé des propositions qui «donnent une base de départ pour un régime forestier bien meilleur que ce qui avait été présenté par le gouvernement de la CAQ», selon le député de Pontiac.
Il n’a d’ailleurs toujours pas digéré le sort réservé à cette réforme. «C’est un échec total qui s’est fait sur le dos des travailleurs de la forêt. Puis moi, comme député d’une région forestière, je ne pardonnerai jamais au gouvernement de la CAQ son échec dans ce dossier-là », a-t-il tonné.
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