En fait, 92 % des entrepreneurs canadiens choisiraient de nouveau cette occupation, s’ils pouvaient remonter le temps, selon un sondage en ligne effectué auprès de 1502 propriétaires d’entreprises. Ce taux est un peu plus élevé au Québec à 95 %.
Même ceux qui ont perdu «beaucoup d’argent» dans les 12 derniers mois sont majoritaires à ne pas regretter leur choix, dans une proportion de 63 %.
La PDG de la BDC, Isabelle Hudon, s’est dite «agréablement surprise» de voir que les propriétaires d’entreprises ne regrettent pas leur choix, malgré les vents contraires.
«C’est difficile (être propriétaire d’une entreprise), a-t-elle souligné en entrevue. C’est exigeant. (Ils) perdent (parfois) de l’argent, mais (ils) ne changeraient pas de carrière et (ils) sont convaincus que l’entreprise va continuer d’être rentable et performante.»
La BDC est une société de la Couronne qui accompagne les PME avec du financement et du service-conseil.
«Vent d’optimisme»
Sur le terrain, Mme Hudon a constaté que les activités des PME reprennent depuis l’été après le coup de froid qu’a soufflé le président américain, Donald Trump, avec ses menaces économiques plus tôt cette année.
Les données du rapport confirment cette impression, selon elle. Plus de la moitié des propriétaires d’entreprises, soit 55 %, s’attendent à enregistrer une croissance forte ou modérée cette année. «Il y a un vent d’optimisme», a-t-elle constaté.
«C’est fragile, par exemple, a-t-elle nuancé. Je ne vais pas tomber dans l’ultra-positivisme. C’est extrêmement fragile, cet équilibre que les entrepreneurs ont retrouvé face à de multiples défis.»
Contexte volatil
Les droits de douane représentent toujours un défi pour 19 % des entrepreneurs interrogés. Cette préoccupation arrive toutefois derrière la hausse des coûts des intrants (31 %), la baisse de la demande (26 %), l’augmentation de la concurrence (24 %) et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée (21 %).
Il faut dire que la grande majorité des biens canadiens sont conformes à l’Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), bien que des droits de douane sectoriels frappent certaines industries, comme l’aluminium, le bois ou certains meubles.
Dans un contexte volatil, de nombreux entrepreneurs veulent renforcer leur entreprise. Ils sont 74 % à affirmer avoir posé «des gestes concrets» pour améliorer leur productivité.
La moitié des entrepreneurs (50 %) affirment également utiliser l’intelligence artificielle pour effectuer certaines tâches.
Mme Hudon voit ces intentions d’un bon œil, tandis que la productivité de l’économie canadienne est à la traîne par rapport aux États-Unis.
«Est-ce que ce qu’on voit aujourd’hui sera l’électrochoc nécessaire pour prendre le virage radical qu’on doit prendre pour s’attaquer à notre productivité? s’interroge-t-elle. Certains résultats de notre sondage indiquent que la majorité des entrepreneurs y réfléchissent et qu’ils agissent.»
Commerce interprovincial
Malgré l’élan politique afin de réduire les barrières au commerce interprovincial, seulement 7 % des répondants songent à étendre leurs activités dans une autre province.
Mme Hudon reconnaît qu’il y a des défis au commerce interprovincial, notamment l’étendue du territoire canadien. Des améliorations aux infrastructures sont également nécessaires, selon elle.
Elle voit tout de même un «potentiel énorme» pour les entrepreneurs canadiens qui chercheraient des débouchés dans une autre province. «Nous, on va continuer de taper sur ce clou-là.»
Le Conseil de recherche et d’intelligence marketing canadien précise qu’une marge d’erreur ne peut être attribuée aux sondages en ligne, car ils ne procèdent pas à un échantillonnage aléatoire de la population.
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