4:28 am - 21 juin, 2025

L’histoire familiale de la réalisatrice s’avère tellement inusitée – mélange de drames, de suspense et d’aventures – qu’il serait facile d’écrire un livre. Oh! Attendez eu peu: c’est exactement ce qu’a fait Virginia Tangvald, qui a mené les deux projets de front.

Mais attardons-nous à son documentaire. Qui s’ouvre sur cette citation d’Aristote: «Il y a trois sortes d’hommes: les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer.»

À commencer par son père. Légende de la navigation, Tangvald s’est juré d’être libre, quel que soit le prix.

L’Artemis, bateau en bois qu’il a construit à la main, n’a pas de moteur ni de radio. Et c’est sur celui-ci que naît son aîné, Thomas (et Virginia, beaucoup plus tard).

Sa mort dans un naufrage inexplicable, dix ans après celui de son père, hante la réalisatrice. La cinéaste en fait le point de départ du film et son fil narratif.

À l’aide de photos, d’extraits sonores et vidéos ainsi que des journaux de bord, elle tente d’éclaircir les nombreuses zones d’ombre de sa famille. Et de briser un cycle toxique qui la met en danger!

Ce sont surtout ses rencontres avec ceux et celle qui ont connu les Tangvald qui s’avèrent déterminantes. Et qui permet au spectateur de maintenir son intérêt tout au long.

Parce qu’on y apprend comment meurt la première femme de Peter Tangvald, supposément lors d’une attaque de pirates, puis la deuxième, «tombée» par-dessus bord.

Florence, la troisième, partira avec Virginia (qui a deux ans) lors d’une escale, pour s’établir ensuite au Canada. Leur sauvant probablement la vie…

Ce récit chronologique, avec des intermèdes où Virginia nous fait part de ses états d’âme, s’avère parfois un peu confus, mais absolument captivant. Comme si nous regardions dans l’abysse en même temps que la narratrice.

Qui plus est, Les enfants du large peut compter sur la superbe direction photo de Clauco Bermudez et Etienne Roussy. Ainsi qu’une belle trame sonore, pas trop appuyée.

Mais au-delà de ses grandes qualités cinématographiques, ce qui distingue ce documentaire loge dans la volonté de Virginia Tangvald d’exposer au grand jour ces sombres secrets. Sans rien nous dissimuler.

Tout en nous laissant libres de tirer nos conclusions sur, n’ayons pas peur des mots, la folie qui habite Peter et Thomas. Et peut-être d’y puiser cette leçon d’un ami de la famille: «La liberté [totale] est comme la ligne d’horizon, toujours inatteignable.»

Virginia Tangvald sera présente à la projection du vendredi 9 mai à 16 h au Cinéma Le Clap Place Ste-Foy.

Les enfants du large est présenté au cinéma.

Au générique

  • Cote: 8 / 10
  • Titre: Les enfants du large
  • Genre: Documentaire
  • Réalisation: Virginia Tangvald
  • Durée: 1 h 37

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Le Soleil est un quotidien francophone de Québec. Fondé le 28 décembre 1896, il est publié en format compact depuis avril 2006.

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