Cependant, elles admettent que l’entreprise prend des mesures pour répondre à leurs préoccupations.
Les responsables de la protection de la vie privée du gouvernement fédéral, du Québec, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique ont publié les résultats de leur enquête conjointe sur le réseau social TikTok, lancée en 2023.
Dans un communiqué de presse, ils ont indiqué que, bien que la plateforme ne soit pas destinée aux enfants de moins de 13 ans, des centaines de milliers d’enfants canadiens utilisent TikTok chaque année, ajoutant que l’entreprise collecte et utilise leurs renseignements personnels.
Le commissaire fédéral à la protection de la vie privée, Philippe Dufresne, a déclaré mardi aux journalistes, sur la colline du Parlement, que TikTok est l’une des applications de réseaux sociaux les plus populaires au pays et «celle qui est la plus utilisée par les enfants et les adolescents canadiens».
Il a souligné que l’entreprise «utilise les renseignements qu’elle recueille, y compris les données biométriques, pour estimer l’âge des utilisateurs à ses propres fins commerciales».
Selon la présidente de la Commission d’accès à l’information du Québec, Lise Girard, 40 % des Québécois de 6 à 17 ans ont un compte sur TikTok et la proportion s’élève à 17 % pour les 6 à 12 ans.
Elle a rappelé, au sujet des entreprises du numérique, que «leurs choix de conception et leurs modèles d’affaires lancent les tendances et dictent les actions et les usages des utilisateurs».
L’enquête a examiné si le réseau social respecte la législation canadienne sur la protection de la vie privée et si un consentement «éclairé» est obtenu, en mettant l’accent sur la manière dont les pratiques de TikTok en matière de confidentialité s’appliquent aux enfants et aux jeunes.
Les autorités de protection de la vie privée indiquent que la société avait accepté de renforcer ses communications sur les mesures de confidentialité et d’améliorer l’utilisation de méthodes de vérification de l’âge afin de garantir que les utilisateurs mineurs n’accèdent pas à la plateforme. Elles ont également noté que l’entreprise avait apporté certaines améliorations à ses pratiques au cours de l’enquête.
M. Dufresne a déclaré mardi que, bien que les autorités de protection de la vie privée soient satisfaites des efforts déployés par TikTok jusqu’à présent, ses collègues et lui suivront la situation de près.
«Il reste encore des mesures à prendre […]. Pour l’instant, nous estimons que le problème est résolu sous condition», a-t-il déclaré.
«La commission est d’avis que les efforts de protection des jeunes doivent incomber principalement aux entreprises qui conçoivent ces services numériques. Ces entreprises sont responsables de l’émergence de ces risques», a expliqué Lise Girard. «La considération pour la vie privée doit être à l’avant-plan des priorités de ces entreprises.»
Suivi
Elle a ajouté qu’au cours des prochains mois, la commission suivra avec attention les travaux de TikTok en lien avec les engagements pris, veillera à ce que ces engagements soient respectés et évaluera si les mesures prises sont efficaces.
«On pourrait utiliser d’autres pouvoirs que de ceux de recommandation si cela s’avérait nécessaire», a-t-elle précisé.
Les inquiétudes concernant la confidentialité et la sécurité de TikTok et de sa société mère chinoise ByteDance se sont multipliées en raison des lois chinoises sur la sécurité nationale qui obligent les organisations nationales à participer à la collecte de renseignements.
«TikTok est l’une des applications de médias sociaux les plus utilisées au Canada, et elle recueille de grandes quantités de renseignements personnels sur ses utilisateurs, dont un grand nombre d’enfants canadiens», a écrit le commissaire à la protection de la vie privée du Canada, Philippe Dufresne, dans le communiqué.
«Cette enquête a également permis de découvrir la mesure dans laquelle des renseignements personnels sont recueillis et utilisés, souvent sans que les utilisateurs le sachent ou y aient consenti», a-t-il aussi écrit.
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