Autrement dit, ça commence à dater. Et en 32 ans, bien des choses ont changé.
À l’approche de cette nouvelle finale entre les Blue Jays et les Dodgers de Los Angeles, Le Soleil vous propose un petit retour dans le temps, pour revivre le dernier triomphe de la formation torontoise, tout en mettant la table pour le duel à venir.
Installez-vous, le voyage commence ici.
1993: défendre la couronne
La saison 1993 s’amorce avec un objectif clair pour Toronto: défendre son titre et répéter l’exploit de l’année précédente.
Quelques mois plus tôt, les Jays avaient remporté leur première Série mondiale en disposant des Braves d’Atlanta en six matchs.
Ils sont ainsi devenus la première équipe canadienne championne du baseball majeur.
Sous la direction de Cito Gaston, la formation connaît une saison formidable, terminant avec une fiche de 95 victoires et 67 défaites — un rendement presque identique à celui de l’édition 2025, qui en a récolté 94.
Le cœur de l’alignement est alors formé de trois piliers: Paul Molitor, une acquisition majeure durant l’intersaison; Joe Carter, auteur de 33 circuits et de plus de 100 points produits; et John Olerud, champion frappeur de la ligue avec une moyenne de ,363 — et un modèle de constance en défensive.
Avec cette base solide, les Blue Jays abordent les séries éliminatoires avec assurance.
Vers une finale inoubliable
Leur premier obstacle en séries: les White Sox de Chicago, menés par le lanceur Jack McDowell, récipiendaire du trophée Cy Young.
La série est âprement disputée, mais Toronto l’emporte en six matchs.
En Série mondiale, les Jays croisent la route des Phillies de Philadelphie, une équipe intense et colorée, avec des joueurs comme Lenny Dykstra, John Kruk et Curt Schilling.
La série est marquée par de nombreux revirements et des feux d’artifice offensifs, dont le légendaire match numéro 4, remporté 15 à 14 par Toronto dans un véritable festival de coups sûrs.
Le circuit qui a marqué l’histoire

Le moment le plus marquant de cette finale — et l’un des plus iconiques de l’histoire du sport canadien — survient lors du sixième match.
Neuvième manche. Les Phillies mènent 6-5. Le releveur Mitch Williams est envoyé au monticule pour forcer un match ultime.
Joe Carter s’amène au bâton.
Après deux balles et une prise, Carter envoie la balle au-delà de la clôture. Circuit de la victoire.
Les Jays l’emportent 8 à 6.
Le coup de circuit historique de Joe Carter lors de la Série mondiale de 1993.
(MLB/YouTube)
Toronto devient ainsi la première équipe depuis les Yankees de 1977-78 à remporter deux Séries mondiales consécutives.

2025: l’histoire s’écrit à nouveau?
Plus de trois décennies plus tard, les Jays reviennent enfin en Série mondiale.
Et l’opposition ne pourrait être plus relevée: les puissants Dodgers de Los Angeles.

Les deux clubs ont affiché des bilans similaires en saison régulière, Los Angeles n’obtenant qu’une victoire de moins.
Et cette fois, ce sont les Dodgers qui défendent leur titre, un peu comme Toronto en 1993.

L’une des plus grandes menaces pour les Jays est sans aucun doute Shohei Ohtani.
Le phénomène japonais, en plus d’être un as comme lanceur, est aussi un frappeur redoutable, avec une moyenne au bâton d’environ ,300 et un sang-froid à toute épreuve avec des coureurs sur les sentiers.
Et il n’est pas seul à faire la pluie et le beau temps au monticule.
La rotation des Dodgers compte des bras d’élite, dont Blake Snell, Yoshinobu Yamamoto et Tyler Glasnow.
Tous derrière Guerrero Jr.
Si les Dodgers misent sur le talent et l’expérience, les Blue Jays peuvent compter sur l’un des frappeurs les plus dominants des séries: Vladimir Guerrero Jr.
Avec une moyenne de ,442 et déjà six circuits à son actif, Guerrero est en mission.
Son émotion lors de l’élimination des Mariners en dit long. Il veut écrire sa propre page d’histoire.
Mais Toronto ne s’arrête pas là.
L’équipe a démontré une résilience admirable, d’abord contre les Yankees de New York et ensuite en venant à bout de Seattle dans une série serrée.
Le retour de Bo Bichette pourrait aussi faire une énorme différence, tout comme l’expérience de George Springer, auteur du circuit gagnant contre les Mariners.

Des statistiques qui donnent espoir
Battre les Dodgers ne sera pas une mince tâche, mais l’histoire pourrait jouer en faveur des Jays.
Deux éléments intéressants à noter.
Aucune équipe n’a remporté deux Séries mondiales consécutives depuis 2000.
La dernière fois? Les Yankees de New York, qui avaient alors battu les Mets pour compléter un triplé.
Également, depuis 2012, chaque fois qu’une équipe ayant remporté sa série de championnat en sept matchs a affronté une équipe victorieuse en quatre matchs, c’est l’équipe, la moins reposée si on peut dire ainsi, qui a gagné la Série mondiale.
Ce fut le cas en 2012 pour les Giants de San Francisco; 2014 encore une fois pour les Giants; 2017 avec Astros de Houston.
Cette année encore, les Jays sortent d’une série marathon, tandis que les Dodgers ont profité d’un peu plus de repos.
Le décor est planté pour une Série mondiale qui pourrait s’inscrire parmi les plus mémorables des dernières années.
Toronto peut-il réécrire l’histoire, 32 ans plus tard?
Réponse dès vendredi, alors que les Blue Jays et les Dodgers croiseront le fer dans le premier match de la grande finale.
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