Le Cardinal Théodore Adrien Sarr a affirmé que l’Église catholique, tout comme le monde, n’est « pas encore prête » à accueillir un Pape noir. « Je n’ai pas honte de le dire, mais ça viendra », a-t-il confié au cours d’une interview accordée vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS). Selon l’archevêque de Dakar, cette réalité s’explique par le manque de considération que subissent encore les hommes noirs dans de nombreuses régions du monde. « Vous voyez que dans beaucoup de pays du monde, le Noir n’est pas le mieux considéré, et je n’ai pas honte de le dire », a-t-il regretté.
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Reconnaissant les valeurs d’égalité prônées par la foi chrétienne, le Cardinal Sarr a souligné cependant les limites humaines qui traversent même les institutions religieuses. « Même nous chrétiens, même nous Église, sommes des humains avec nos limites, nos faiblesses », a-t-il reconnu, insistant sur le fait que l’histoire du Vatican est encore dominée par les traditions occidentales.
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Alors que plusieurs voix s’étaient élevées pour voir en l’élection du successeur du pape François une opportunité historique pour porter un cardinal africain au trône de Saint-Pierre, les attentes ont été déçues. Cités parmi les « papabili », le Congolais Fridolin Ambongo, le Ghanéen Peter Turkson et le Guinéen Robert Sarah n’ont finalement pas été choisis. C’est l’Américain Robert Francis Prevost, désormais Léon XIV, qui a été désigné au terme du conclave.
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Pour le Cardinal Sarr, ce choix témoigne de l’influence encore forte de l’Occident au sein du collège cardinalice : « Ce sont vraiment les pays européens qui comptent le plus de papes… », a-t-il rappelé, tout en notant des évolutions : « C’est avec l’élection du Pape François, venu du bout du monde, que l’Hémisphère sud a donné à l’Église un Pape ».
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Malgré sa conviction que le moment d’un Pape africain viendra, le cardinal refuse l’idée d’un système de rotation géographique pour la désignation du chef de l’Église. « Un système de rotation obéit à une organisation humaine. Or, ce n’est pas aux humains de choisir eux-mêmes qui serait le prochain Souverain pontife. Ce sont les cardinaux, inspirés par Dieu, qui doivent procéder, par la prière, à l’élection du Pape», conclut-il.
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