Selon le premier ministre, c’est essentiel pour permettre «la prise en charge de tous les Québécois». Jusqu’à maintenant, il sent «de la résistance au changement», ce qui explique pourquoi il a dit la semaine dernière que «ça allait brasser» avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).
«On n’aura jamais un réseau de santé efficace si on n’a pas une première ligne forte (…) Pour y arriver, à peu près tous les spécialistes arrivent à la conclusion qu’il faut modifier le mode de rémunération. Actuellement, les médecins de famille sont payés à l’acte. Nous, ce qu’on voudrait, c’est qu’une partie soit par capitation», a déclaré M. Legault en mêlée de presse à Nicolet, lundi, après avoir assisté à une cérémonie de remise de prix à des policiers et des citoyens à l’École nationale de police.
«Ce que je souhaite, c’est qu’entre autres, la FMOQ vienne s’asseoir avec nous et qu’on trouve des solutions pour les Québécois, pour les patients. On ne fait pas ça pour être en guerre avec les médecins, on fait ça pour les patients», a-t-il ajouté, soulignant qu’il espère «une entente négociée avec les deux syndicats de médecins».
Débats houleux redoutés
Pour être déjà passé par là , M. Legault s’attend à des débats houleux.
«J’ai dit que ça va brasser parce que je l’ai vu moi-même, j’ai été un an ministre de la Santé, je sais que ce n’est pas facile de négocier avec la FMOQ. Je sais que la FMOQ n’a pas beaucoup d’ouverture à changer le mode de rémunération», a-t-il soutenu.
Il a affirmé que, depuis 20 ans, tous les gouvernements ont tenté de modifier le mode de rémunération des médecins, mais ils «ont toujours reculé à la dernière minute parce qu’ils ont eu peur des moyens de pression des médecins».
Le premier ministre a assuré que la Coalition avenir Québec réussira là où le Parti libéral et le Parti québécois ont échoué. «Tous les gouvernements n’ont pas réussi, nous on ne reculera pas et on va réussir pour les Québécois», a-t-il promis.
Dans l’état actuel des choses, M. Legault considère qu’il y a «un immense problème». Il estime que «la moitié des cas dans les urgences, ce sont des problèmes mineurs qui auraient dû être pris en charge dans une clinique, dans un CLSC, en première ligne, par un médecin de famille».
Projet de loi 106
Jeudi dernier, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a déposé le projet de loi 106, qui prévoit que les médecins seraient payés de façon mixte, soit par capitation, à l’acte et selon un tarif horaire.
Pour l’instant, la loi ne permet qu’une rémunération à l’acte, ce qui ne favorise ni le travail en collaboration, ni la prise en charge des cas lourds et complexes, plaide le gouvernement caquiste.
«Si on reste avec juste des paiements à l’acte, c’est infini les actes, on peut soigner des rhumes à la journée longue, mais on n’ira pas au fond des gros problèmes des Québécois», a dit M. Legault mercredi.
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