«On n’est pas si loin des gens qui vivaient en 1912», fait remarquer Mme de Muys, en entrevue au Soleil.
Plus elle travaille sur Titanic. Récits et destin, plus la chargée de projet d’expositions au Musée de la civilisation est convaincue de ses propos: en visitant la nouvelle exposition et en montant à bord du paquebot «insubmersible», le public découvrira toutes les histoires humaines que porte le Titanic… Des récits qui pourraient s’ancrer aujourd’hui.
Au fil de la visite, les gens découvriront bien sûr quelques éléments relatifs au bateau lui-même, mais ils rencontreront surtout des passagers ou des objets leur ayant appartenu: ici, la photo d’une famille souhaitant immigrer aux États-Unis, là-bas la carte postale d’un homme profitant du voyage pour fuir ses créanciers ou encore, plus loin, un collier illustrant l’amour d’un couple séparé par le naufrage.
Photos, bijoux, journaux intimes, lettres, carnets et autres témoins du passé sont ainsi dispersés d’un bout à l’autre des salles. Mettant en lumière le destin des passagers de première, deuxième et troisième classe, mais aussi celui des ouvriers qui ont construit le navire, des membres d’équipage, etc.
Avant le départ
Pour bien plonger ses visiteurs dans l’univers du Titanic, l’exposition débute notamment en rappelant le contexte politique, économique et social de l’époque. Ce rappel n’est pas anecdotique pour le musée: en 1912, plusieurs passagers du Titanic quittent l’Europe avec, en tête, les promesses qu’inspire alors l’Amérique.
La construction du Titanic et celle de son bateau «jumeau» l’Olympic sont aussi des produits de cette période. L’exposition propose d’ailleurs de mieux connaître les visages qui sont derrière la naissance de ces navires, dont les dirigeants de la compagnie de transport White Star Line.
À quelques reprises, l’exposition fait d’ailleurs des clins d’œil à l’histoire du Québec, en parlant du naufrage de l’Empress of Ireland ou encore des bateaux, comme le CGS Montmagny, qui sont envoyés «pour l’opération de récupération» sur les lieux de l’accident.
Bienvenue à bord!
Une courte passerelle donnera également l’impression au public d’embarquer à bord du célèbre navire. Après avoir traversé un couloir — à l’image de ceux du Titanic—, une grande salle témoigne de l’ambiance qui régnait en première et deuxième classe.
Reconstitutions de cabines, vaisselle, plafonnier, grand vitrail et autres artefacts luxueux parsèment l’espace. La plupart d’entre eux ne proviennent cependant pas du Titanic, mais bien d’un bateau similaire, l’Olympic.
Les salles suivantes rappellent quant à elles le pont dédié aux gens de troisième classe. On y retrouve, par exemple, le menu auquel ils avaient accès, leur billet d’embarquement, etc. Les histoires des membres d’équipage et plus particulièrement celles des ouvriers dédiés aux fournaises sont elles aussi mises en lumière.
Inévitables, le choc avec l’iceberg, le naufrage et l’arrivée des secours occupent aussi une place importante dans le parcours.
Certes plus dramatique que les zones précédentes, cette étape de l’exposition rend toutefois hommage aux disparus comme aux survivants. On y retrouve notamment une affiche en l’honneur des musiciens du Titanic, ces artistes qui — comme dans le film de James Cameron — ont bel et bien continué à jouer de leurs instruments alors que le bateau sombrait dans l’eau glacée.
Mythique, le Titanic marque l’imaginaire et atteint rapidement le statut de légende. Peu de temps après le drame, dès 1912, différentes œuvres inspirées du naufrage voient le jour. Sac de croustilles, bière blonde et autres produits dérivés colorés suivront quelques années plus tard.
L’exposition se conclut sur une reproduction de l’épave du Titanic qui gît encore aujourd’hui, au sud de la côte de Terre-Neuve, à 3800 mètres de profondeur.
Titanic. Récits et destin ouvrira ses portes dès le 19 juin et jusqu’au 11 janvier 2026.
Lire l’article original ici.