D’une même voix, cinq groupes communautaires ont dénoncé jeudi l’augmentation du prix des titres annoncés par le Réseau de transport de la Capitale (RTC) pour la prochaine année.
À compter du 1er juillet, les différents tarifs seront majorés en moyenne de 3 %, a fait savoir l’organisation mercredi.
La hausse atteint cependant 6 % pour l’achat d’un billet simple payé en argent comptant, qui passera de 3,75 $ à 4 $.
C’est d’ailleurs cette dernière augmentation qui a fait bondir Accès transports viables, le Collectif pour un transport abordable et accessible à Québec (TRAAQ), le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches (REPAC 03-12), le Regroupement des organismes de personnes handicapées de la région 03 (Portneuf – Québec – Charlevoix) (ROP – 03) et la Table de concertation des personnes aînées de la Capitale-Nationale.
Les «vulnérables» en font les frais
«Les sociétés de transport, comme le RTC, font bel et bien face à des enjeux de financement […] mais la solution ne peut pas reposer sur le portefeuille des usagers, et surtout pas sur les plus vulnérables qui se tournent bien souvent vers le billet unique payé en argent comptant», a réagi Marie-Soleil Gagné, directrice générale d’Accès transports viables, par voie de communiqué.
«Ça n’a pas de sens de voir les tarifs augmenter sans cesse alors que les services et les salaires n’augmentent pas proportionnellement!»
—  Marie-Soleil Gagné, directrice générale d’Accès transports viables
Les organismes, qui travaillent sur le terrain, disent constater que le billet payé en monnaie constitue souvent un recours utilisé par les «personnes en situation de précarité financière» qui n’ont «pas les moyens d’en acheter plusieurs à la fois».
«Et ce sont souvent ces mêmes personnes qui n’ont pas les moyens de posséder une voiture et dépendent des transports en commun», insiste Naélie Bouchard-Sylvain du REPAC 03-12.
Pour une personne seule vivant sur l’aide sociale sans contrainte à l’emploi, les 8 $ déboursés pour un trajet aller-retour en autobus représentent «plus de 1 % du budget mensuel». «C’est indécent, inacceptable et profondément injuste», s’indigne Sophie Tremblay-Bouchard du Collectif pour un transport abordable et accessible à Québec (TRAAQ).
«Ça ne devrait donc pas coûter plus cher, c’est une question de mobilité durable et d’équité sociale.»
—  Véronique Vézina, directrice générale du ROP-03
Une première depuis 2022, réplique le RTC
Le Réseau de transport de la Capitale réplique à la sortie groupée des organismes communautaires que l‘augmentation du tarif en monnaie suit un cycle habituel de trois ans.
Depuis 2022, les usagers déboursent donc 3,75 $ en argent pour se procurer un billet unique.
«Le tarif doit être indexé cette année afin d’éviter de devoir éventuellement imposer une hausse plus importante pour rattraper un gel de tarif», explique la porte-parole Raphaëlle Savard.
S’en remettant à l’«équité», le RTC défend qu’il ne pourrait pas hausser le prix de tous les titres sauf celui payé comptant.
En 2024, seuls 4 % des clients ont acheté des titres en argent. Une proportion qui tend à diminuer depuis la pandémie, selon les données fournies au Soleil par le RTC.
Par ailleurs, les personnes à faible revenu ont accès au programme ÉquiMobilité, qui «représente une alternative avantageuse avec le coût du billet à deux dollars», insiste Mme Savard.
Un gel des tarifs du programme de tarification sociale a d’ailleurs été annoncé pour l’année en cours et jusqu’au 1er juillet 2026.
Implanté depuis mai 2023, l’initiative a servi à 15 000 utilisateurs à faible revenu, qui ont pu faire l’achat des laissez-passer mensuels et de billets pour un passage à prix réduit, d’après un bilan du RTC daté de la fin mars.
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