«Du côté de la Ville, le règlement de zonage a été adopté, le promoteur peut déposer une demande de permis de construction et la demande va être étudiée», confirme Louis Martin, conseiller du district de Cap-Rouge-Laurentien.
Lundi, Le Soleil révélait qu’une mise en demeure avait été remise aux conseillers de Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge, leur intimant de ne pas adopter la modification réglementaire prévue à l’ordre du jour de la séance du conseil d’arrondissement de lundi soir.
Sans commenter la mise en demeure elle-même, M. Martin indique que la modification au zonage a bien été entérinée lundi soir. Â
Contacté par Le Soleil, le membre du comité de citoyens de Cap-Rouge et signataire de la mise en demeure Alain Schreiber n’a pas souhaité réagir «à chaud». Il indique que le comité de citoyens doit d’abord se réunir et discuter de la situation avant de commenter.
«De belles» modifications
De son côté, le conseiller Martin mentionne que le «tour de roue» demandé au promoteur par la Ville a porté ses fruits. Trois «belles» modifications ont été apportées au projet.
Le premier ajustement est le retrait du huitième étage qui était présent sur une partie du bâtiment projeté par le promoteur. Ainsi, l’entièreté du bâtiment sera de sept étages.
Lors de la consultation publique qui a eu lieu en mars dernier, des citoyens étaient inquiets des propositions de modifications présentées par la Ville, alors que celles-ci réglementaient le nombre d’étages sans faire référence à une hauteur maximale.
«Les citoyens s’inquiétaient que le promoteur fasse des étages de 12 ou 15 pieds, ce qui ferait un bâtiment très, très haut. Donc la deuxième modification est que la hauteur maximale est maintenant fixée à 22,5 mètres.»
—  Louis Martin, conseiller du district de Cap-Rouge-Laurentien
La troisième modification est une seconde entente de servitude de non-construction qui s’ajoutera à celle qui sera conclue entre la Ville et le Club de golf de Cap-Rouge. Cette seconde servitude sera signée entre le futur syndicat de copropriété des unités de condos et le Club.
Selon la Ville de Québec, il «s’agit d’une garantie supplémentaire concernant la zone de conservation de l’espace vert en y intégrant des citoyennes et des citoyens au contrat». Cette seconde servitude sera valide pour une période de 30 ans.
D’après les simulations visuelles mises en ligne par la Ville de Québec, l’immeuble à condo n’est plus composé de deux sections avec un espace au centre, mais forme maintenant un seul ensemble sans séparation.
La recherche de compromis
M. Martin souligne que ces modifications «répondent à certaines inquiétudes citoyennes» avant d’ajouter qu’il est «conscient qu’elles ne satisferont pas 100% des citoyens».
«Ce sont de beaux ajustements qui ont été faits au projet. Ça fait plusieurs versions qui ont été présentées aux citoyens. Chaque fois, le projet s’améliore. Là , je pense qu’on a vraiment un beau projet qui mérite d’être construit», se réjouit le conseiller.
D’après M. Martin, ce type de projet immobilier demande aux conseillers municipaux de faire le pont entre les requêtes des promoteurs et celles des résidents du quartier.
«Le promoteur a commencé son projet en proposant 14 étages en 2020, ça finit à sept étages. C’est un compromis entre la vision du promoteur et les inquiétudes des citoyens», explique-t-il. M. Martin ajoute que, d’après lui, le projet «s’intègrera bien» au quartier.

Sur le site web de participation citoyenne, la Ville de Québec mentionne qu’«il s’agit d’un bel exemple de conciliation et d’un pas de plus vers l’atteinte de la cible de 80 000 nouveaux logements d’ici 2040».
Pour sa part, M. Schreiber croit que ces décisions de la Ville pousseront les promoteurs d’éventuels projets à suivre cette stratégie de «faux» compromis.
«À partir de maintenant, les promoteurs qui vont vouloir un sept étages auront juste à demander un dix. Ils vont obtenir un sept étages, et ça va passer pour un compromis», soutient le membre du comité de citoyens.
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