Dans une publication sur les réseaux sociaux, M. Trump a comparé le président colombien Gustavo Petro à un «trafiquant de drogues illégal», ajoutant qu’il est «peu apprécié et très impopulaire». Il a averti que M. Petro ferait mieux de «mettre un terme» aux opérations de trafic de drogues, «sinon les États-Unis les fermeront pour lui, et ce ne sera pas fait avec élégance».
Quelques heures plus tard, le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a annoncé la dernière frappe américaine contre un navire qui transporterait «d’importantes quantités de stupéfiants».
Il a mentionné que le navire était associé à un groupe rebelle colombien, l’Armée de libération nationale (ELN), en conflit avec le gouvernement de M. Petro. Il n’a fourni aucune preuve à l’appui de ses affirmations, mais a partagé une courte vidéo d’un bateau en flammes après une explosion vendredi.
Gustavo Petro, qui peut se montrer aussi loquace sur les réseaux sociaux que son homologue américain, a rejeté les accusations de Donald Trump et défendu son action contre le trafic de stupéfiants en Colombie, premier exportateur mondial de cocaïne.
«Tenter de promouvoir la paix en Colombie, ce n’est pas être un trafiquant de drogue», a écrit M. Petro. Il a suggéré que le président américain était trompé par ses conseillers, s’est présenté comme «le principal ennemi» de la drogue dans son pays et a déclaré que Donald Trump se montrait «grossier et ignorant envers la Colombie».
Le ministère colombien des Affaires étrangères a qualifié la déclaration de M. Trump de «menace directe à la souveraineté nationale en proposant une intervention illégale sur le territoire colombien». Le ministre de la Défense Pedro Sánchez a indiqué aux journalistes que le pays «a utilisé toutes ses capacités et a également perdu des hommes et des femmes dans la lutte contre le trafic de drogue».
La dernière attaque de Donald Trump contre M. Petro soulève la possibilité d’un conflit croissant en Amérique latine, où les États-Unis ont déjà accru la pression sur le Venezuela voisin et son dirigeant, Nicolás Maduro.
Des navires de guerre, des avions de chasse et des drones américains sont déployés dans la région dans le cadre de ce que l’administration a qualifié de «conflit armé» avec les cartels de la drogue.Â
Contrairement au Venezuela, la Colombie est un allié de longue date des États-Unis et le principal bénéficiaire de l’aide américaine dans la région. Cependant, la culture de la coca a atteint un niveau record l’année dernière, selon les Nations unies.
En septembre, l’administration Trump a accusé la Colombie de ne pas coopérer dans la lutte contre la drogue, bien qu’à l’époque, Washington a accordé une levée des sanctions qui aurait entraîné des réductions de l’aide.
La Colombie a reçu environ 230 millions $ US au cours de l’exercice budgétaire américain clos le 30 septembre, soit une baisse par rapport aux années précédentes, qui dépassaient les 700 millions $ US, selon les chiffres américains.
M. Petro a accusé dimanche le gouvernement américain d’assassinat, évoquant une frappe du 16 septembre qui, selon lui, aurait tué un Colombien du nom d’Alejandro Carranza. Le président colombien a affirmé que Carranza était un pêcheur sans aucun lien avec le trafic de drogue et que son bateau était en panne lorsqu’il a été touché.
Malgré les critiques de M. Petro, son gouvernement prévoit de poursuivre le Colombien survivant d’une récente frappe américaine contre un submersible qui transportait prétendument de la drogue.
Un autre survivant a été rapatrié en Équateur, où le ministère de l’Intérieur a déclaré qu’il ne serait pas inculpé, après que les procureurs l’ont rencontré et ont conclu qu’il n’avait commis aucun crime sur le territoire équatorien.
L’Armée de libération nationale, qui était la cible de la frappe de vendredi, selon M. Hegseth, nie depuis longtemps tout rôle dans le trafic de drogue et a proposé de se soumettre à l’examen d’une commission internationale.Â
Depuis début septembre, sept frappes américaines ont été menées dans la région, ciblant, selon l’administration Trump, des trafiquants de drogue présumés. Au moins 32 personnes ont été tuées.
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